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L’OL pleure, l’OM grimace

Cris et les Lyonnais se sont inclinés samedi à Valenciennes (0-2) et voient filer le titre.

Cris et les Lyonnais se sont inclinés samedi à Valenciennes (0-2) et voient filer le titre. - -

Pendant que le champion en titre faisait définitivement une croix sur un 8e sacre, après sa défaite à Valenciennes (0-2), le leader marseillais « célébrait » le départ d’Eric Gerets par un nul contre Toulouse (2-2).

Les dieux n’ont pas été cléments avec les deux clubs olympiens de notre championnat samedi, à l’occasion de cette première partie de la 34e journée. A quatre journées de la fin du championnat, on peut d’ors-et-déjà tirer deux conclusions après avoir vu l’Olympique Lyonnais se ramasser à Valenciennes (0-2) et l’Olympique de Marseille friser la contre-performance au Vélodrome contre Toulouse (2-2) : Lyon a fait une croix sur le titre et Marseille a mal digéré le départ de son entraîneur.

L'OL donc, l'OL qui a fait une croix sur un 8e titre, qui l’aurait fait grimper sur le podium des plus grands clubs détenteurs de titres à égalité avec le FC Nantes (8), mais derrière l’Olympique de Marseille (9) et l’AS Saint-Etienne (10). L’entraîneur de l’OL Claude Puel ne se voile plus la face : « Nous n'avons vraiment pas fait une prestation de qualité. Il nous faut désormais retrouver les ingrédients qui nous permettront de nous relever et d'accrocher des résultats, mais ce soir, le titre me parait très illusoire. » Le boss Jean-Michel Aulas l’avait tout autant en travers de la gorge : « Pour le titre, rien n'est jamais fini, mais je crois que cette défaite nous condamne à nous battre pour décrocher la 3e place. Je suis très inquiet, et celui qui ne l'est pas doit aujourd'hui se remettre sérieusement en cause, les joueurs les premiers ! Je leur en veux surtout pour leur état d'esprit, car j'ai à l'habitude à l'OL de voir des combattants ! »

Fin de course au titre OK, mais fin de règne également ? Aulas, encore lui, dément cette fois : « On a mis un plan en place sur quatre ans avec Claude Puel. Je crois en ce plan, en bien évidemment qu'on ne changera donc pas de coach, même si nous ne sommes pas champions et même si nous ne nous qualifions pas pour la ligue des Champions. » Un entraîneur soutenu publiquement par son patron est-il un entraîneur condamné ?
Le vestiaire semble en tous les cas prendre ses distances avec Claude Puel. Malgré les huis-clos et les mises au vert (l’OL part à Evian du 7 au 10), les altercations (Fabio Santos avec JM Aulas dans les coulisses de Nungesser), les incompréhensions (affaire des soins de Réveillère) se multiplient. Comme le reconnaissait le coach valenciennois Antoine Kombouaré hier soir après le match, « ça va être compliqué pour Lyon, ( - ) je ne pensais pas que l’on puisse les mettre autant en difficulté, ( - ) l’objectif était de les faire craquer car ils étaient fragiles mentalement ».

A l’heure où les Lyonnais ruminaient leur amertume, les Marseillais découvraient combien il était délicat de garder la tête froide, quand on est engagé dans la course au titre, et que l’entraîneur, perçu comme l’artisan de ce succès, annonce qu’il quitte le club en fin de saison. L’OM a été mené par deux fois, et a réussi à chaque fois à revenir par Niang et… Cetto contre-son-camp. Comme l’avouait Eric Gerets après la rencontre « ils (les joueurs) ont joué avec le cœur, pas avec leur tête ». Du courage, Marseille en a à revendre, mais la mini-crise née de l’affaire Gerets, a eu son effet. En dépit des déclarations d’avant-match de l’entraîneur, jurant que « la motivation était intact chez lui comme chez les joueurs », les coéquipiers de Zenden ont oublié l’essentiel hier au Vélodrome : « Toulouse nous a poussé et nous, on a un peu oublié la tactique et la rigueur défensive ». N’oublions pas que Mathieu Valbuena s’était dit « abasourdi » par l’annonce du départ de Gerets.

A l’issue de la rencontre, le président Pape Diouf a voulu accélérer le mouvement, en clair, passer à l’après-Gerets, et ce pour sauver l’essentiel : le titre, ce titre qui fuit les Marseillais depuis 1991-1992. « (Le propriétaire) Robert Louis-Dreyfus a entériné qu’Eric Gerets partirait. C’est décidé, Gerets part. Le club continuera à vivre sans Gerets. Arrêtez de dire que RLD va l’appeler ». Dur, dur de tourner la page. L’Olympique de Marseille et de Lyon en savent quelque chose. Sale temps pour les Olympiens.

La rédaction - Louis Chenaille