L’OM, adieu le titre ?

Lucho Gonzalez - -
Toujours pas de patron au milieu
Dimanche, l’OM a débuté en 4-2-3-1, avant de basculer en 4-4-2. Un choix guidé par la blessure de Lucho Gonzalez. L’Argentin sorti, c’est Benoit Cheyrou et André Ayew qui ont animé le jeu olympien. « On a mis plus de justesse technique, plus de mouvement, commente Didier Deschamps. On s’est créé des occasions. » Changer les hommes et changer les systèmes dimanche soir ont apporté un « léger mieux » au jeu phocéen. Mais pas l’issue heureuse espérée. Ces remaniements ont surtout confirmé l’absence de patron dont souffre l’OM cette saison. Marseille joue mal et est toujours orphelin du Lucho qui avait signé 11 passes décisives l’an passé. « Le meneur de l’OM ne l’est plus parce que les déplacements autour de lui ne sont plus les mêmes », analyse Rolland Courbis. « El Comandante » peine toujours à retrouver la relation qu’il avait avec Niang. L’absence de Mathieu Valbuena, préservé dimanche par « DD » et dont l’entente technique avec Lucho est évidente, fait aussi cruellement défaut. La défense du titre passera par son retour en forme et une montée en puissance de l’Argentin.
Toujours pas de buteur attitré
Lille a Moussa Sow (17 buts). Lyon, Lisandro Lopez (11 buts). Et le PSG, Nenê (13 buts). S’il est le meilleur buteur de son club (7 buts), s’il est capable de sentir les coups comme sur l’égalisation dimanche face à Lille, Loïc Rémy peine à endosser ce rôle. Euphorique avant sa blessure mi-février, André-Pierre Gignac a contribué au but de son camarade. Mais l’ancien Toulousain n’a pas su forcer la décision et s’est signalé en fin de match par une frappe complètement manquée dans la surface. « C’est l’exemple type du joueur qui vit une saison compliquée, poursuit Courbis. Il n’est pas en confiance, il la retrouve, il se blesse et de nouveau, il n’est pas en confiance.» L’autre point noir est la méforme de Brandao. Décisif hier dans la quête du titre, le Brésilien traine aujourd’hui son inefficacité devant le but et s’est mis le Vélodrome à dos. « Vous n’êtes pas obligé d’avoir un attaquant qui marque 20 buts pour être champion, insiste Courbis. En revanche, les choses deviennent problématiques lorsque votre buteur supposé ne compte qu’une seule réalisation en championnat. » A trois mois du verdict final.
Toujours ces errements défensifs
Une absence d’agressivité sur le bijou d’Eden Hazard. De combativité de Gabriel Heinze sur Pierre-Alain Frau sur le deuxième but lillois. Marseille a pêché dans l’engagement dimanche, le bon, pas celui affiché parfois par Souleymane Diawara, proche du rouge après un tacle très agressif sur Sow. L’OM, à l’image de son latéral gauche argentin, a affiché de la fébrilité et un manque criant de lucidité dans ses relances. Ajoutez à cela le penalty non sifflé par M. Hamel pour une faute évidente de Fanni sur Gervinho et preuve aura été faite dimanche des errances défensives phocéennes. « On a frôlé la correctionnelle », rappelait Deschamps à l’issue du match. « Il y a les problèmes de relance certes, mais aussi les méformes des uns et des autres », fait observer Courbis. Heinze donc. La charnière Mbia-Diawara également, parfois dépassée devant la vivacité lilloise. Dans l’arrière-garde marseillaise, seul Steve Mandanda, auteur d’une saison en tout point remarquable, évolue au niveau requis pour conserver le titre. C’est dire…