La Bourgogne vide son sac

Laurent Fournier - -
Quatre cents kilomètres séparent environ Lille de Dijon. Pourtant, samedi soir, on aurait cru que les deux villes ne faisaient qu’une. Car, que ce soit dans la salle de presse du Stadium Nord de Lille, où Auxerre venait d’arracher un nul miraculeux (2-2) ou dans celle de Dijon, également vaillant face à Montpellier (1-1), un homme en colère a pris la parole. Et a déversé son flot d’aigreur. Sur le scénario du match, qui a vu Auxerre voir rouge peu après l’heure de jeu par exemple ? Ou Dijon se faire rejoindre dans le money time sur coup de pied arrêté ? Pas du tout. Samedi soir, Laurent Fournier et Patrice Carteron avaient d’autres comptes à régler.
« Je ne lâcherai pas, a lâché le technicien bourguignon. Et il faut qu’ils comprennent ça. » Qui ça, ils ? Les mêmes que ceux dénoncés par son homologue dijonnais, « des pourritures », « des gens qui veulent casser des personnes qui font de leur mieux ». « Des gens qui pensent qu’ils peuvent prendre ma place, des individus à qui je n’ai pas envie de faire de la pub », lâchera, voix tremblante, mâchoire serrée, regard noir, un Laurent Fournier au bord de la rupture. L’ancien joueur du PSG ne supporte plus l’ambiance qui sévit autour de lui et le fait que des membres de l’état-major auxerrois lui cherchent un remplaçant. « J’ai lu plein de choses et les contacts sont vrais, a tonné Fournier. Il ne faut pas oublier que ça fait 30 ans que je suis dans le football. Et que j’ai des potes un peu partout. »
Guy Roux joue les avocats
Patrice Carteron aussi en a plein, notamment un au sein de son staff, le faciathérapeute Stéphane Renaud. « Mon meilleur ami, un mec extraordinaire », lâche un Carteron étranglé par l’émotion. Un « mec » soupçonné d’influencer Carteron sur ses choix de joueurs. « Je ne serai jamais corrompu, n’a cessé de marteler l’intéressé. Je ne supporte pas qu’on touche à mon staff. Là, on s’en prend à l’amitié. C’est dégueulasse. Je remercie notamment Mr Hollande, qui m’a dit de ne pas laisser les gens négatifs vous pourrir la vie. » Après le candidat présidentiel, c’est une autre figure qui est montée au créneau samedi soir. Présent dans la salle de presse du Gaston-Gérard, Guy Roux est sorti de sa réserve. « Il y a une attaque vers la Bourgogne, a lancé l’emblématique entraîneur de l’AJA aux journalistes présents. Toutes les veilles de match, il y a un article sur les deux clubs. » Et, on l’aura compris, la Bourgogne en a marre.