La froide colère des supporters marseillais

Sur le Vieux-Port, la tension est palpable. Car la grande majorité des fans de l’OM refuse le départ de Pape Diouf. Principales cibles des critiques : le duo Robert Louis-Dreyfus et Vincent Labrune.

Alors que Robert Louis-Dreyfus doit rencontrer Pape Diouf mercredi à Zurich pour une entrevue de la dernière chance, les supporters de l’OM sont particulièrement remontés. Après avoir été surpris par le déclenchement d’une telle affaire, dans un contexte sportif plutôt positif, les fans phocéens ont clairement pris position en faveur du président olympien. Et entendent s’opposer becs et ongles à son départ. « Si Aujourd’hui Pape Diouf devrait être viré du club, on n’acceptera personne d’autre à sa place, affirme Michel Tonini, le président des Yankees. Il est le seul légitime. Que ses éventuels successeurs ne s’imaginent pas recevoir le moindre accueil, ne serait-ce que glacial. On leur interdira la porte, parce que ce n’est pas possible aujourd’hui. Si on doit revenir cinq ans en arrière, c’est la destruction du club. » Une position partagée par l’ensemble des clubs de supporters qui ont diffusé dimanche dernier un communiqué de soutien à Pape Diouf, louant le bilan honorable de ses cinq années de présidence.

Son éventuel limogeage décuplerait l’impopularité de Robert Louis-Dreyfus, dont l’image est déjà sérieusement écornée dans la cité phocéenne. « Personne n’a réussit à plier les clubs de supporters. Et celui qui vient ici en disant : "Moi je vais les tordre", qu’il se méfie parce qu’il va avoir de drôles de déconvenues », prévient René Malville, membre des Dodgers.

Visiblement, les tribunes marseillaises sont dressées contre l’actionnaire majoritaire du club et fustigent le président du conseil de surveillance, Vincent Labrune, en conflit ouvert avec Diouf et symbole de ce qu’ils appellent « l’intelligentsia parisienne ». « Marseille c’est une ville spéciale, résume Malville. Et Labrune ne le sait pas. Mais je pense qu’il va le savoir. A Marseille, il vaut mieux connaître les cantonniers et les plombiers que les snobinards des salons parisiens. »
A l’heure où se joue l’avenir de Pape Diouf, le contexte marseillais est plus que volcanique.

Alexandre Jaquin avec Wilfried Templier (RMC Sport)