RMC Sport

La victoire en pleurant

Lyon a pu s'appuyer sur un Lloris des grands soirs pour faire tomber le leader

Lyon a pu s'appuyer sur un Lloris des grands soirs pour faire tomber le leader - -

Toujours invaincu, l'OL s'est imposé face à Montpellier, ce samedi à Gerland (2-1) grâce à un Hugo Lloris de feu. Mais la soirée a viré au drame avec la blessure à la cheville de Lisandro. L'Argentin pourrait être absent de longs mois.

L’image fait peur. Il reste trois minutes dans le temps réglementaire et l’OL fonce vers une victoire dans la douleur face à Montpellier. Une expression qui va prendre tout son sens en une seconde. Sur une intervention musclée d’Hilton, la cheville gauche de Lisandro Lopez tourne. L’Argentin s’écroule. A son chevet, les médecins de l’OL ont la tête des mauvais soirs. Et des gestes qui ne trompent pas. La tête dans les mains, en pleurs, Lisandro sort sur une civière. Il quittera Gerland dans une ambulance des pompiers. Si le diagnostic reste inconnu à l’heure d’écrire ces lignes, on peut craindre le pire avec, peut-être, une fracture et, forcément, de longs mois d’absence. « La blessure de Licha ternit cette victoire, a confirmé Rémi Garde. On est impatient de savoir la nature de cette blessure et la durée de son indisponibilité. Il est parti passer des examens et on attend le verdict. » Aux premières loges, Hilton a entendu Lisandro lui dire que sa cheville avait craqué. Tout sauf un bon signe...

Un drame qui assombrit le succès des Lyonnais. Mais qui n’empêche pas le pragmatisme. Au terme d’un match très animé, où les deux formations se sont données à fond avec l’objectif de gagner, les Rhodaniens restent invaincus et s’installent à la deuxième place de la L1 avant les rencontres de ce dimanche. Une victoire signée Hugo Lloris, sans discussion le meilleur joueur du match. Mais un succès également obtenu grâce au coaching payant de Rémi Garde. Rentré à la mi-temps, Pjanic ouvrait le score sur un magnifique centre de l’extérieur du gauche de Bastos (1-0, 49e). Le Bosnien complétait sa ligne de statistiques avec une passe décisive pour Pied, tout juste rentré lui aussi, en fin de match (2-0, 84e). La réduction du score signée Bedimo (2-1, 91e) provoquera bien quelques sueurs froides au public lyonnais. Qui peut remercier Lloris.

Lloris, muraille infranchissable

En grande forme (une bonne nouvelle pour les Bleus avant le double déplacement en Albanie et en Roumanie début septembre), le gardien international français a écoeuré le leader de la L1. « On est tombés sur un grand gardien, qui a tout repoussé », juge Garry Bocaly, le défenseur héraultais. Pas avare d’intentions offensives, Montpellier méritait certainement mieux. Mais pour battre un Lloris à ce niveau, il faut s’accrocher. L’intenable Olivier Giroud en fera l’expérience à de multiples reprises (9e, 13e, 56e). Utaka aussi avec une double parade dans ses pieds (55e). Sans oublier le petit coup de chance qui fait les grands gardiens avec un poteau pour Giroud (62e) et une transversale sur une frappe de Belhanda détournée par le portier rhodanien (68e).

Plutôt dominés, les Lyonnais subissaient la foudre offensive héraultaise tel le bambou. En pliant un peu, mais sans rompre. « On a souffert mais mes joueurs sont allés chercher très loin cette victoire. Ils n’ont rien lâché », se satisfait Garde. La fin de match, marquée par l’expulsion de Belhanda et la grave blessure de Lisandro, sera sous tension. Le gardien des Bleus sauvait même une dernière tête d’Hilton sur sa ligne suite à un corner (93e). Marquer en premier – inédit pour l’OL cette saison – et disposer d’un gardien qui s’apparente à une muraille infranchissable est une formule souvent gagnante. On dit merci qui ? Merci Lloris.