Lacombe : « Monaco m’a toujours fait rêver »

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Guy Lacombe, lorsque vous avez débuté votre carrière d’entraîneur à l’AS Cannes, vous rêviez d’entraîner un jour l’AS Monaco ?
Oui, c’est vrai, mais aujourd’hui, ça n’est pas du tout la même teneur. A Cannes, on se démenait pour pouvoir survivre en L1. Monaco avait des moyens hors normes. C’était l’un des plus gros budgets de France et l’un des plus titrés. Ça interpelle. Je venais souvent voir les entraînements d’Arsène (Wenger, ndlr) et de Jeannot (Tigana, ndlr). Pour le jeune entraîneur que j’étais, ça faisait rêver.
Vous vous imaginiez à leur place ?
On ne se dit pas les choses de cette façon, mais Monaco m’a toujours fait rêver. J’y suis. Mais pas dans les mêmes conditions qu’à l’époque. Il faut en être conscient.
Justement, qu’est-ce qui a changé ?
Le football a beaucoup évolué. Monaco a désormais un budget équivalent à un club moyen. Cette année, nous devons remettre les finances à flot. Le club connaît quelques difficultés. Avec Marc Keller (le directeur général de l’ASM, ndlr), nous devrons être malins si nous voulons réaliser une bonne saison.
Vous attendiez-vous à un contexte aussi difficile ?
Oui, car Marc et Monsieur Franzi (le président, ndlr) ne m’avaient rien caché. Mais il est temps que les recrues arrivent.
Quel souvenir garderez-vous de votre passage au Stade Rennais ?
Je suis arrivé dans des conditions difficiles. Le club était en perdition. L’ambition était de le remettre à flot. Je pars de Rennes avec le sentiment d’avoir laissé une place propre. Mon successeur (Frédéric Antonetti, ndlr) a vraiment un effectif de qualité.
Alors pourquoi êtes-vous parti ?
Je ne voulais pas décevoir les gens du Stade Rennais, les supporters et surtout Monsieur Pinault. Lorsque je suis arrivé, le 18 décembre 2007, j’ai signé un an et demi. On avait discuté avec Pierre (Dréossi, manager général, ndlr). Il m’avait dit que si tout allait bien, on reconduirait le contrat. En mai 2008, je n’ai eu aucune proposition du club. Cela sous-entend qu’il y a une certaine défiance. Et pas de projet. La suite m’a conforté dans ces idées-là. En décembre 2008, le président Frédéric de Saint-Sernin m’a proposé une prolongation de contrat, mais j’avais déjà beaucoup d’interrogations. Elles n’ont pas été levées.
La proposition est-elle venue trop tard ?
Quand on s’engage dans un projet avec quelqu’un, il faut le lui montrer. Dans une entreprise, si on ne vous associe pas à l’avenir, c’est qu’on ne compte pas trop sur vous. J’ai observé. Dès le mois de février, je savais qu’il y avait peu de chance que je signe un nouveau contrat avec Rennes. Il n’y avait que certaines choses qui auraient pu me faire changer d’avis.
Lesquelles ?
(Rires) Cela restera secret. Ce n’est pas une question de moyens. Je n’ai pas envie d’en parler.
Auriez-vous aimé être entraîné par Guy Lacombe ?
Je ne sais pas. Quand on se regarde dans la glace, on s’aime bien mais on se déteste aussi. Il y a une chose qu’on peut me reconnaître, c’est que je fais tout pour faire progresser un joueur. Vous ne pouvez pas savoir le nombre de témoignages de remerciements que j’ai reçu. Je ne veux pas en parler car ça ne concerne que les intéressés et moi-même. Mais c’est aussi pour cette raison que j’ai des problèmes avec la presse. Je protège mon groupe. Le vestiaire, c’est sacré. Je suis peut être de l’ancienne génération, mais si une équipe n’est pas une famille, c’est difficile d’obtenir des résultats.