Le baromètre de la 14e journée

L'entraîneur de l'Olympique de Marseille est perplexe après la défaite des siens à domicile devant Lorient - -
Le taulier : Karim Benzema. Les grands joueurs répondent toujours présents lors des grands rendez-vous. Cette maxime, désormais célèbre dans le monde du football, a trouvé toute la force de son écho, dimanche dernier lors du choc au sommet entre Lyon et Bordeaux. Devant la forte domination des hommes de Laurent Blanc durant cette partie, on attendait qu’un Yoann Gourcuff, étincelant depuis le début de saison, amuse la galerie et fasse basculer la rencontre d’un geste, d’une passe ou d’un tir dont seulement lui a le secret. En vain. C’est en face que le génie s’est exprimé, grâce à un but tout aussi spectaculaire – une-deux avec Fred suivie d’une balle piquée du pied gauche pour tromper de près Matthieu Valverde – de Karim Benzema. Sur l’une des rares occasions qu’il a eue, l’international tricolore (9 buts) ne s’est pas manqué et a mis sur de bonnes voies sa formation face aux Girondins (victoire 2-1). La marque des grands.
La tête d’affiche : Fabrice Abriel. L’ancien joueur du PSG a bien mûri. Le frêle milieu de terrain du club de la capitale, qui n’a disputé que 2 matches en L1 en deux ans seulement sous les couleurs de son club de cœur, a changé. Dans les petits papiers de Monaco et de Bordeaux ces derniers mois, l’ami de Nicolas Anelka est désormais incontournable à Lorient. Rarement à côté de son sujet, le milieu de terrain des Merlus ratisse, récupère, relance et illumine le jeu de sa formation. Avec un but et une passe décisive à son actif, Abriel a été le véritable artisan de l’œuvre de démolition orchestrée par sa formation sur la pelouse de l’OM (victoire 3-2 de Lorient au Vélodrome). C’est lui qui a sonné la révolte des siens alors que les Olympiens menaient 2-0… Un match complet.
Le boulet : Tony Chapron et son assistante, Corinne Lagrange. L’arbitre de Marseille-Lorient (2-3) va passer des nuits difficiles. Son juge de ligne également. Les deux représentants du corps arbitral présents sur la pelouse phocéenne n’ont pas brillé par la clarté de leurs jugements. Et force est de constater que leurs décisions ont eu un poids déterminant sur l’issue de la rencontre entre Marseillais et Lorientais. Après avoir accordé un penalty inexistant et donc généreux aux Olympiens suite à une faute de Genton hors de la surface de réparation sur Niang, M. Chapron refusait un but au Sénégalais après avoir suivi le drapeau levé de son assistante et ce… alors que l’attaquant de l’OM n’était pas en position de hors-jeu. Conséquence : les hommes d’Eric Gerets n’ont pas pu mener 3-0 face aux Morbihanais, un score qui leur aurait garanti presque à coup sûr le gain des trois points de la victoire. La suite, vous la connaissez...
Le chiffre : 6. D’ordinaire, lorsqu’un entraîneur est débarqué, l’arrivée de son remplaçant provoque ce que l’on appelle désormais communément le choc psychologique. Et bien, à Saint-Etienne, le choc ne s’est toujours pas produit. Le discours d’Alain Perrin n’a eu aucun effet sur une formation apathique, incapable de forcer son destin et plus que jamais concernée par le maintien en Ligue 1. Les Verts ont explosé à Lille (3-0), sans jamais montrer le moindre signe de révolte. Matuidi a été expulsé, Ilan a touché le poteau (49e), Gomis est encore passé à côté de sa partition…Saint-Etienne a perdu, pour la sixième fois d’affilée cette saison, un record dans l’histoire du club stéphanois. La mission « redressement » entamée par Alain Perrin s’annonce donc véritablement compliquée pour l’ancien guide de Lyon.
Le geste : Les sautes d’humeur chroniques de l’Olympique de Marseille seraient-elles en train d’avoir raison de son entraîneur, Eric Gerets ? La question mérite d’être posée, puisque le technicien belge a décidé de se mettre au vert, afin de recharger ses batteries, après l’incroyable défaite des siens à domicile face à Lorient. L’entraîneur phocéen ne comprend plus son équipe, trop dépendantes de certains joueurs (Niang, Ziani, Koné, Ben Arfa) pour bien faire. Il ne comprend pas non plus comment celle-ci peut à ce point manquer de continuité, de solidarité, de tenue lors de matches primordiaux dans la course au titre. Visiblement atteint par les résultats en dents de scie de son équipe, Eric Gerets a donc choisi de prendre ses distances et ce, pendant trente-six heures. L’objectif est double finalement. D’un côté, il s’agit bien évidemment de mettre une fois pour toutes ses joueurs devant leurs responsabilités. De l’autre, ce laps de temps devrait permettre à l’ancien guide du PSV de revoir sa copie tactique et de faire le point, de manière judicieuse, sur la valeur et les possibilités réelles de son effectif actuellement.
La phrase : « Je prends un maximum de plaisir sur le terrain. Je gagne en temps de jeu et pour l’instant, ça se passe bien. J’ai inscrit 8 buts en Ligue 1… je suis content d’avoir marqué 8 buts parmi l’élite jusqu’à présent. Je suis conscient du chemin qu’il me reste à parcourir. Gagner en efficacité est mon principal objectif. Si je fais ce qu’il faut sur le terrain, j’aurais toujours des occasions de marquer en match. Je suis content de ce qui m’arrive en ce moment mais je sais que je peux faire plus. C’est à force de travailler que l’on arrive au but que l’on s’est fixé » (Guillaume Hoarau, attaquant perfectionniste du Paris Saint-Germain).