Le baromètre de la 3e journée

Les Marseillais ont su faire bloc pour dépasser leurs émotions face au Havre - -
Le taulier : Il a fallu du courage aux Valenciennois pour chausser leurs crampons et aller tâter le bout de cuir face à leurs homologues lorientais. Il en a fallu tout autant aux joueurs marseillais pour aller au bout de leur déplacement au Havre. Meurtris par la perte de deux « fans », tués lors d’un accident autoroutier en tant que passagers d’un bus de supporters, les hommes de Pape Diouf ont fait le métier. Ils ont remporté un succès, court certes, face aux Havrais (0-1) mais une victoire ô combien importante car synonyme de place de leader au classement. Mieux, ils ont prouvé leurs ressources mentales dans un moment délicat, compliqué, humain. Tout à leur honneur.
La tête d’affiche : Et si le sixième club de sa carrière était le bon ? S’il est encore trop tôt pour le dire, Gael Danic, en tout cas, semble véritablement inspiré sous le maillot valenciennois. C’est simple, le Breton a dégainé dès sa première sortie sous la tunique nordiste avant de se mettre à nouveau en évidence quinze jours plus tôt aux dépens de Lorient, un de ses nombreux anciens clubs. Deux passes décisives pour une prestation sans faille, la victoire de son équipe (3-1 face aux Merlus) et un joli cadeau pour un coéquipier et collègue entre la vie et la mort (Sommeil) : c’est ce que l’on appelle un match complet.
Le boulet : Michael Gravgaard. Censé apporter de la stabilité à la défense nantaise, l’international danois est passé à côté de son match. Une rencontre qui pour lui n’a véritablement duré que cinq minutes… le temps d’offrir à son coéquipier Douglao une passe en retrait dans la surface de réparation assez molle et prévisible pour mettre le souk au sein de l’arrière-garde canari, obliger Heurtebis à jouer les sécateurs de service devant Bellion… et mettre son équipe rapidement en difficulté. Le reste de sa partition fut à la hauteur de ses dernières sorties : fébrile, lente et terriblement approximative.
Le chiffre : 0. Non et fort heureusement, ce n’est pas le nombre de buts inscrit lors de la 3e journée de championnat mais le nombre de pions encaissés par la défense lyonnaise après trois rencontres de Ligue 1. Le bloc défensif rhodanien, malgré sa charnière inédite (Cris, Bodmer) et un tout nouveau gardien de but (Lloris), impressionnent déjà. La patte de Claude Puel, passé maître dans l’art de faire de la solidité sa force principale, n’est pas étrangère à tout cela.
Le geste : la frappe de Stéphane Sességnon. On connaissait sa faculté d’accélération. Ses dribbles balle au pied et sa capacité à déséquilibrer une défense par un contrôle en pleine course. Voire sa créativité et ses passes millimétrées. Mais très peu sa frappe de balle. Samedi dernier, la Ligue 1 a découvert la puissance du pied droit de l’ancien Cristolien. Richert, impuissant, n’a rien pu faire sur le tir égalisateur du nouveau métronome du PSG, un missile splendide en pleine lucarne. Un but aussi beau qu’important puisqu’il permet au club de la capitale d’arracher le point du match nul sur la pelouse de Sochaux (1-1). Et à Sességnon de se présenter de façon de plus en plus crédible comme un futur cadre du vestiaire parisien.
La phrase : « J’ai fait une erreur. J’ai donné ma parole, je regrette d’une certaine façon oui mais pas d’une autre parce que je peux me regarder dans une glace. J’ai demandé qu’on remette tout à plat et que l’on recommence une autre saison. J’ai donné ma confiance. On m’a dit : vous allez voir, tout va bien se passer dans deux-trois mois. Aujourd’hui, ça ne se passe très bien. Vous amenez des nouveaux joueurs, avec une nouvelle culture et qui ne parlent pas forcément l’anglais. Il faut les adapter. Il faut que l’entraîneur s’adapte à eux très rapidement. Maintenant ou on s’adapte, ou on ne s’adapte pas. Moi, je veux des résultats. Je sais, c’est dur d’être président de club mais je ne peux pas rester là les bras croisés à attendre que ça se passe » (Waldemar Kita, président pressé, stressé et trahi du FC Nantes).