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Le Guen, juste une question de semaines ?

Soutenu par Sébastien Bazin, Paul Le Guen est de moins en moins apprécié par Charles Villeneuve

Soutenu par Sébastien Bazin, Paul Le Guen est de moins en moins apprécié par Charles Villeneuve - -

L’actuel entraîneur du Paris Saint-Germain est dans le collimateur de son président. La faible qualité de jeu affichée par le club de la capitale et ses résultats en dents de scie ne sont guère du goût de Charles Villeneuve, qui rêve en secret… de Didier Deschamps.

On le croyait protégé. Vacciné. Imperméable aux vents de crise incessants qui ont secoué ces dernières semaines et ces derniers mois le club de la capitale. Mais la donne est en passe de changer. En fait, elle est même, selon l’avis de beaucoup, en train de se confirmer. Paul Le Guen, auteur de deux saisons sportives très médiocres, ne paraît plus aussi intouchable à la tête du PSG. Certes, certains supporters le portent encore dans leur estime. Certes et surtout, d’ailleurs, ce dernier dispose d’un atout non négligeable au sein de l’entité francilienne, Sébastien Bazin, l’actionnaire majoritaire du club. Mais tout le monde ne partage pas cette cote d’amour, de respect dira-t-on plutôt, pour l’ancien champion de France lyonnais, à l’image de Charles Villeneuve, le président des Rouge et Bleu.

Echaudé par le jeu bancal affiché par les joueurs parisiens depuis le début de saison, agacé par les demandes incessantes de Le Guen et le laïus, notamment, de ce dernier concernant le cas de Jimmy Briand, Villeneuve semble avoir perdu patience. L’ancien patron des sports de TF1 n’a jamais manifesté un soutien manifeste à son entraîneur, entraîneur, qui, à l’analyse du calvaire vécu l’an passé, aurait dû quitter son poste… et qui y a été maintenu seulement par Bazin.

Incohérent tactiquement

Mais les promesses d’hier pourraient ne pas peser bien lourd face à la situation d’aujourd’hui. Paris est 11e de Ligue 1 et n’a inscrit que cinq buts en huit journées. Trop peu au goût de Villeneuve, qui n’apprécie pas non plus le manque d’intérêt sportif de son coach envers certaines recrues, notamment le Serbe Mateja Kezman. Ce dernier, qui n’a pas du tout le profil de Jimmy Briand, paie pour l’instant en temps de jeu le désaccord des deux hommes sur ce dossier. Une façon pour le technicien breton d’afficher ses convictions et ce, malgré le discours présidentiel. Toutefois, la donne pourrait changer ces prochaines semaines.

Selon nos informations, Paul Le Guen pourrait être limogé s’il venait à perdre ses trois prochains matches de championnat (Lorient, Marseille et Toulouse). Une situation tendue que n’ignore pas l’intéressé lui-même, de plus en plus fébrile dans ses choix et dans ses interventions tactiques. Le meilleur exemple ? A dix minutes d’une rencontre de championnat face à Nancy (8e journée, 1-1) capitale pour le club, Le Guen choisit de modifier son schéma tactique, alignant pour la première fois cette saison en début de match sa formation en 4-3-3, une formation inédite pour certains éléments de l’effectif, avec Sankharé milieu gauche, Sességnon milieu droit et Luyindula dans un rôle d’ailier gauche ! Si le PSG avait alors inscrit son seul but de la partie, il avait également affiché un manque criant de liant entre les lignes, de créativité offensive et une absence légitime d’automatismes entre certains joueurs… le tout avant le retour en seconde période d’un Sességnon beaucoup plus offensif et donc plus entreprenant dans le jeu de son équipe.Avec la prestation que l’on sait.

Deschamps, le souhait de Villeneuve

A l’heure de dresser un bilan du début de saison du PSG sous l’ère Le Guen, Charles Villeneuve ne manquera pas de points précis pour appuyer son choix, si, d’aventure, ce dernier venait finalement à se séparer de son entraîneur. L’actuel homme fort de la Maison Rouge et Bleu ne manque pas, également de pistes, pour remplacer Le Guen. La dernière en date ? L’ancien guide de l’AS Monaco, Didier Deschamps. Ce dernier est libre, pas insensible au challenge parisien, très apprécié de Villeneuve… mais a fait de l’équipe de France pour l’instant son unique priorité. Si le banc de touche des Bleus venait à lui échapper, son arrivée aux manettes franciliennes en lieu et place de Le Guen serait alors envisageable.

Dans un tel cas de figure, Paris devra composer avec une sérieuse concurrence. Dans un passé encore tout récent, Saint-Etienne, par l’intermédiaire de Bernard Caïazzo, la sélection ivoirienne et même Chelsea étaient entrés en contact avec Deschamps. Récemment, c’est le Bayern Munich, pas rassuré par le début d’exercice réalisé par Klinsmann en Bundesliga, qui surveille de près son profil. La lutte s’annoncera donc féroce pour le club de la capitale mais ce dernier dispose néanmoins dans sa manche d’atouts non-négligeables. La présence notamment d’anciens internationaux et amis de Deschamps (Giuly, Makelele) et un challenge sportif intéressant. Soucieux de ne pas plonger le club dans un climat de suspicion permanente, le PSG a réagi dans la journée de jeudi, maintenant sa confiance à Paul Le Guen par le biais d’un communiqué.

Un communiqué qui tranche avec les propos tenus par Grégory Bourillon. « Il n’y a jamais de fumée sans feu non plus. On y fait attention mais après ça ne change pas les relations qu’il peut y avoir entre les hommes. On sait bien que la situation du coach est délicate… Il y a eu des choses qui se sont passées, des mots qui ont été dits. Tout n’est pas calme au PSG même lorsque cela se passe bien. On est toujours sur le qui-vive. Il peut toujours se passer des choses. Je ne suis pas surpris de la situation. Non, ce n’est pas surprenant… ». Celui qui est considéré par beaucoup comme l’un des hommes de Le Guen (c’est ce dernier qui l’a fait venir au club la saison passée) n’est pas dupe. La présence du technicien breton à Paris ne tient plus, désormais, qu’à un fil…

Alix Dulac