Le Guen : « Pourvu que je puisse continuer à travailler »

Paul Le Guen, qui pourra compter sur le retour de Claude Makelele, samedi, face à Lorient, ne se focalise pas sur les rumeurs circulant à son sujet. Conscient néanmoins du climat tendu qui entoure le PSG, le technicien breton est déterminé à aller jusqu’au bout avec son groupe.

Paul Le Guen, Lorient est votre prochain adversaire en championnat. Vous craignez cette équipe ?
Oui, bien sûr, c’est une équipe qui peut être très gênante. Les Merlus ont fait une très bonne saison l’an passé. Ils ont terminé devant nous et de façon très nette. Les Lorientais nous avaient battus ici… Oui, on a toutes les raisons de craindre cet adversaire. Mais, après, on a aussi des choses à leur imposer. Sur ce que l’on a fait depuis le début de la saison, on est capable de le faire.

Les Lorientais ont pris l’habitude ces deux dernières saisons de venir battre le PSG au Parc des Princes…
Je n’étais pas là l’année d’avant mais j’étais là l’année dernière. J’en ai évidemment le souvenir. C’était douloureux. On avait réalisé une première période très correcte, même plutôt bonne et on n’avait pas su tirer profit de cette bonne première période. On s’est ensuite désuni et on a été logiquement battu.

En quoi cette formation est-elle difficile à jouer ?
Lorient, c’est une équipe bien organisée, avec des automatismes… C’est vrai qu’elle pose beaucoup de problèmes à ses adversaires.

Beaucoup de rumeurs courent à votre sujet en ce moment. Vous sentez-vous fragilisé avant ce match ?
Moi, je me sens bien dans mon métier, bien dans ce que je fais. Après, je ne suis pas maître du reste. J’ai une bonne relation avec mon président, je travaille avec un groupe qui me plaît, j’aime mon métier.

La situation ne vous agace-t-elle pas un tout petit peu ?
A peine. Je connais la règle dans ce milieu et je sais comment ça fonctionne ici. Mais je n’en veux à personne. C’est comme ça. Je reste très tranquille par rapport à ça. Pourvu que ça dure, pourvu que je puisse continuer à travailler.

La rencontre face à Lorient va plonger le PSG dans une semaine décisive avec deux déplacements à Schalke 04 (Coupe UEFA) et à Marseille…
Oui, c’est un match très important. On se déplacera ensuite à Marseille et quelques jours avant, on se déplacera en Coupe d’Europe. Pour ce match d’ailleurs, les choses seront différentes, avec un groupe probablement différent de celui qui affrontera l’OM, avec, également, un tout petit moins d’attente et de pression. Mais ce sont les deux matches de championnat qui sont vraiment essentiels, pour la suite de la saison, par rapport à l’attente des supporters. En Allemagne, on fera le mieux possible. On essaiera de gagner là-bas avec une équipe un peu remaniée. Mais, je le répète, ce sont sur les deux matches de championnat, contre Lorient et contre Marseille, qu’il faudra absolument répondre présent.

Paris est 11e de Ligue 1 avec 11 points. Comment analysez-vous le début de saison de votre formation ?
Oui, cette place est un petit peu anecdotique. On a 11 points, avec autant de défaites que de victoires. On a joué un peu plus à l’extérieur. On a récupéré nos joueurs très tard dans la préparation et on a eu pas mal de blessures. Je suis content de les récupérer progressivement, afin d’avoir le plus rapidement possible l’intégralité du groupe à ma disposition. On ne jouera pas une qualification pour la Ligue des Champions mais je pense qu’on peut s’accrocher à la première partie de tableau.

Face à Lorient, Claude Makelele effectuera son grand retour sous les couleurs parisiennes. Vous êtes content de retrouver votre capitaine ?
Oui, bien sûr. Il avait dû s’arrêter après Saint-Etienne. Il a pu prendre le temps de récupérer, de bien se préparer. On l’a beaucoup accompagné dans cette démarche. On a été à son écoute également et je suis très content de le retrouver.

Ce repos forcé n’était-il pas bienvenu pour un joueur qui n’a pas eu de véritable préparation durant l’intersaison ?
Il était surtout gêné par son problème à la cuisse. Il s’est d’abord reposé, il s’est d’abord bien soigné. Puis après, il a pu retravailler physiquement. Là, je le trouve beaucoup mieux sur les séances d’entraînement. Ça demande confirmation sur les matches. Je pense que ça va revenir progressivement. Je pense qu’il ne faudra pas attendre trop de la part de Claude demain. Mais le retrouver à un bon niveau serait déjà bien.

Et concernant la suspension de Sylvain Armand… Qui évoluera samedi au poste d’arrière latéral gauche ?
On verra. J’ai pris Tripy Makonda dans le groupe. Il est jeune mais je sais qu’il peut répondre présent. On a eu beaucoup de pépins sur ce poste-là. Sylvain Armand est suspendu. Mamadou Sakho est blessé. On a perdu Diakhaby qui s’est fracturé la malléole. C’était le latéral polyvalent en CFA. Après, il y a la possibilité Sankharé, la possibilité Rothen, il y a la possibilité Makonda. Il va falloir que je choisisse.

La présence de Makonda dans le groupe est-elle une récompense en rapport à ses bonnes prestations avec l’équipe de France des moins de 19 ans ?
Oui, mais il vient souvent dans le groupe depuis le début de la saison. Il s’est rapproché à travers des matches amicaux et des performances consécutives. Moi, j’y crois… après, il est jeune. Et puis le Parc (le Parc des Princes, ndlr), c’est particulier.

Votre président, Charles Villeneuve, s’impatiente. Il souhaite voir le PSG pratiquer un football plus séduisant, plus attrayant. Qu’avez-vous à lui répondre ?
 Mais moi aussi je le veux, ce beau jeu ! C’est un souhait commun, bien entendu.

Loïc Briley