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Le Mans a la chair de poule

Comme le Brésilien parti il y a deux saisons, Le Mans ne sait pas garder ses bons éléments.

Comme le Brésilien parti il y a deux saisons, Le Mans ne sait pas garder ses bons éléments. - -

Le limogeage de l’entraineur Paulo Duarte confirme les difficultés d’un club familial, qui s’est peut-être vu trop grand, trop vite, et qui n’a pas su compenser les départs de joueurs cadres ces dernières années.

Le Mans, ou le petit club qui monte en pleine crise de nerfs. Le départ de Paulo Duarte ce mercredi a confirmé les difficultés d’un MUC 72 a qui plus rien ne sourit. L’opération « commando » a été décrétée : l’entraîneur portugais est le premier technicien de L1 à être remercié cette saison. Remplacé par Arnaud Cormier, il n’aura pas besoin de point de chute. Duarte cumulait déjà ses fonctions sarthoises avec celles de sélectionneur du Burkina Faso, avec lequel il disputera la prochaine Coupe d’Afrique des nations (10 au 31 janvier 2010). C’est précisément cette double casquette du disciple de José Mourinho qui a fini par poser problème. Un mélange des genres qui n’ennuyait pourtant pas le président Henri Legarda en début de saison. Mais les dix défaites en quinze matchs, et l’inquiétante 19e place en Ligue 1 ont eu raison des promesses de chacun. « Nous ne pouvons dans notre position nous passer de la présence et de l'énergie de l'entraîneur principal du MUC », a-t-il déclaré. Un divorce à l’amiable a donc été prononcé.

Le record d’entraineurs en L1

La bonne gestion était pourtant devenue la marque de fabrique du MUC depuis son retour en Ligue 1 lors de la saison 2005-2006. On louait hier le flair du Mans, capable de dénicher ou de former Hassan Yebda, Romaric, Stéphane Sessegnon, Marko Basa, Grafite, Ismaël Bangoura, Yohann Pelé, Laurent Bonnart et Gervinho, malgré la faiblesse de ses structures d’entraînement. Les fondations du club devaient être raffermies par l’arrivée du nouveau stade, la « MMArena » en juillet 2010, première enceinte française utilisant le naming. La descente en Ligue 2, l’année de la livraison du nouveau stade, ferait tâche.
Tous les meilleurs joueurs manceaux cités ont quitté le club depuis, avec une belle plus-value à la clé, sans être vraiment remplacés. Le Mans n’a pas vraiment eu le nez creux, multipliant les erreurs de casting (Paulo André, Stromstad, Ovono) et les mauvais choix. Résultat, le club après trois saisons honorables (11e, 12e, puis 9e), ce MUC 72 (rebaptisé en juin 2010 Le Mans FC) lutte pour son maintien. Et les entraîneurs défilent. Depuis le départ de Frederic Hantz, resté au club pendant trois ans, six entraîneurs (Rudi Garcia, Yves Bertucci, le toujours influent Daniel Jeandupeux, Arnaud Cormier et Paulo Duarte) ont défilé à Léon-Bollée en deux saisons et demie. Un record en L1. Pas de quoi travailler dans la sérénité. Entre choix discutables et erreurs de castings, le Mans est un club qui est peut-être allé trop vite.

La rédaction - Paul Basse