Le mystère Pastore

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On ne saura sans doute jamais si la nuit de Javier Pastore a été peuplée de cauchemars en repensant à la 67e minute de PSG-OM (2-1). Mais les sifflets qui ont accompagné sa sortie du terrain resteront comme l’un des moments forts d’un sommet qui en a cruellement manqué. Peu convaincant quand il n’était pas carrément absent, le meneur argentin n’a rien fait pour échapper à la bronca. On s’est même demandé si sa sortie n’était pas une sanction de Carlo Ancelotti : « Non, je l’ai fait sortir parce que je trouvais qu’il était fatigué, répond son entraîneur. Pastore a beaucoup travaillé. »
Il n’y avait pourtant pas que de la fatigue sur le visage de l’ancienne star de Palerme au moment de quitter le Parc des Princes. Il était en effet bien difficile de ne pas percevoir de la déception, voire de la colère lorsqu’il passa devant les journalistes sans leur adresser un mot, ni même un regard. Le visage fermé, il s’est vite engouffré dans l’ascenseur avant de regagner sa voiture. Et de s’éclipser.
Sirigu : « Il s’est sacrifié pour l’équipe »
Etait-il en colère contre lui-même ? Contre Carlo Ancelotti ou les spectateurs du Parc ? Quoiqu’il en soit, ce PSG-OM marque une vraie fracture entre l’Argentin et les supporters parisiens. De moins en moins en performant après un début de saison plein de promesses, Pastore (un tir non cadré contre l’OM) est surtout victime de sa nonchalance. Son absence de combativité agace. Ses partenaires veulent lui trouver des circonstances atténuantes : « N’oublions pas qu’il n’a que 22 ans, rappelle Blaise Matuidi. C’est sa première année en France. Il a fait de très bonnes choses. Il est actuellement un peu moins bien mais on est derrière lui. On a besoin de lui. C’est un joueur très, très talentueux. »
Sirigu, qui n’a jamais la langue dans sa poche, a trouvé les sifflets « injustes ». « Javier a joué et s’est sacrifié pour l’équipe, explique le gardien parisien. Il a pris beaucoup de coups. Il monopolise des joueurs et crée donc des espaces. C’est important aussi. Bravo à lui. » Ce n’est pas ce qu’on a entendu, dimanche soir, au Parc.