Le patron, c’est Bordeaux

Le buteur de Bordeaux ne s'est pas découragé et a fini par tromper la vigilance d'Hugo Lloris - -
« Tout le monde parle d’une passation de pouvoir entre Lyon et Bordeaux. C’est faux. » On ne demandera pas à Mathieu Chalmé de revoir son jugement. Le latéral droit bordelais, trop respectueux de l’adversaire et de l’OL en particulier, estimera probablement que les huit points d’avance que comptent son équipe sur Lyon dimanche soir, ne sont pas encore suffisants pour évoquer un tel changement de statut. La presse se chargera donc de le faire à sa place dans quelques heures. A juste titre d’ailleurs. Lyon, qui n’a toujours pas gagné en championnat depuis le derby face à Saint-Etienne (1-0, le 31 octobre), n’a jamais tenu la comparaison avec son rival girondin. La tête en début de partie de Lisandro Lopez, parfaitement captée par Carrasso (8e) a longtemps donné l’illusion du retour d’un Lyon flamboyant. Entreprenant. Ambitieux.
Mais, même dans ses quelques temps forts, la formation dirigée par Claude Puel n’a jamais fait trembler la muraille bordelaise. Sans inspiration au milieu de terrain, à l’image d’un Pjanic décevant, Lyon a souvent tâtonné avec le ballon. Certes, la frappe sèche de Gonalons, décochée des vingt-cinq mètres et difficilement repoussée par Carrasso (76e), aurait mérité un meilleur sort. Mais le petit coup de pouce du destin n’a pas voulu sourire à l’OL dimanche soir.
Chamakh ne se décourage jamais
En face, pourtant, il n’y avait pas un très grand Bordeaux. Ce cru-là, emmené par un Yoann Gourcuff emprunté, n’a pas livré une prestation de premier plan sur la pelouse de Gerland. Mais la copie rendue par les élèves de Laurent Blanc se sera révélée tout de même bien plus consistante que celle des Gones. De la défense où Planus a brillé, tout en sobriété et autorité, à la pointe de l’attaque, secteur dans lequel Marouane Chamakh s’est montré tout simplement infernal, le club au scapulaire s’est révélé bien meilleur que son homologue rhodanien.
Le champion de France en titre a surtout eu le mérite d’y croire jusqu’au bout, preuve de la confiance inébranlable qui habite aujourd’hui les troupes bordelaises. Chamakh, l’un des meilleurs Girondins sur la pelouse, aurait pu se décourager devant les parades toujours aussi impressionnantes de Lloris. L’international marocain, déjà « battu » par le gardien de l’équipe de France en première période (30e) voyait un tir en retrait et une nouvelle tête être parfaitement repoussés par le dernier rempart lyonnais en fin de match (78e, 81e). C’est pourtant lui qui est là, au second poteau, pour propulser de la tête un centre côté droit de Gourcuff dans le but rhodanien (86e). Et plonger l’OL un peu plus dans le noir.
Sans avoir poussé son talent, Bordeaux repart de Lyon avec trois points dans l’escarcelle. Et le sentiment, que les joueurs le reconnaissent ou non, d’avoir fait un grand pas en avant. Lyon, maintenu en cage pendant 90 minutes, a une nouvelle fois pu mesurer le fossé qui le sépare aujourd’hui de la formation girondine. Jusqu’à nouvel ordre, le patron en Ligue 1, c’est Bordeaux.