Le phénomène Bastos

On n’arrête plus Michel Bastos. Quatre buts sur les quatre derniers matchs, deuxième passeur de la Ligue 1. Le brésilien de Lille réalise une première partie de championnat exceptionnelle.

« Bastos ? Pourvu que ça dure ! » Rudi Garcia évite toujours soigneusement de faire ressortir un joueur de son effectif. A Nice, il a donc une nouvelle fois botté en touche lorsqu’il a été interrogé sur sa nouvelle star. Reste que le coach lillois devra s’habituer à personnaliser ses discours d’après-match si son Brésilien poursuit sur le même rythme.
Quatre buts sur les quatre derniers matches. Huit buts depuis le début de la saison dont quatre coups francs directs. Comme il est en plus le 2e meilleur passeur de L1 avec six caviars, le gaucher brésilien est impliqué dans les deux-tiers des 25 buts marqués par son club en L1. Aucun joueur ne pèse d’un tel poids offensif pour son club. Et dire que c’est un latéral gauche de formation !
« On l’avait repéré en scrutant le classement des buteurs au Brésil, raconte Jean-Luc Buisine, chargé du recrutement au LOSC. On connaissait les deux premiers mais Bastos, le troisième, ne nous disait rien. Et pour cause, il jouait latéral à Paranaense ! Comme il manquait de gabarit, Claude Puel l’a tout de suite vu comme un milieu en puissance. » De (difficiles) négociations plus tard, Lille obtenait son transfert à l’été 2006 pour quatre ans.

Il vaudrait plus de 15 millions d’euros !

Après l’habituelle période d’adaptation d’un sud-Américain en Europe, Bastos bouclait sa deuxième saison lilloise avec 8 buts et de solides garanties de frappeur. « C’est sa qualité de pied qui nous a séduit en premier lieu au Brésil, poursuit Jean-Luc Buisine. Mais il manquait encore de caisse pour suivre le rythme de la L1. Aujourd’hui, il a refait son retard. Il ne lui manque plus qu’à améliorer son jeu de tête. »
Un joueur complet qui n’en finit plus d’attiser les convoitises depuis deux mois. « C’est le meilleur du championnat à son poste, ose l’un de ses conseillers. Un joueur qui sait marquer, passer et défendre à ce niveau-là, je n’en vois pas d’autre en L1. Je pense qu’il vaut actuellement plus de 15 millions d’euros. » Une somme qui n’aurait pas refroidi Lyon, spécialiste du débauchage à Lille depuis le transfert d’Abidal en 2004. Claude Puel n’a pas oublié son gaucher brésilien. Des clubs espagnols et allemands se seraient aussi positionnés. « Le rêve de Michel est d’évoluer dans un grand club européen, conclut l’un de ses conseillers. Mais il sait qu’il doit encore travailler. Aujourd’hui, son souhait est de poursuivre l’aventure avec Lille. On négocie la prolongation de son contrat jusqu’en 2012. Après, s’il continue comme ça, il aura vite l’embarras du choix… »

La rédaction