Le PSG droit au but

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Six ans d’attente. Le PSG a donc dû patienter six années, jour pour jour, pour battre l’OM devant son public. Logique vainqueur des champions de France (2-1) au Parc des Princes, le club de la capitale s’est imposé grâce au réveil de ses deux attaquants, Erding puis Hoarau, buteurs au terme de la première demi-heure. « C’était le jour idéal pour marquer tous les deux, se réjouit l'attaquant turc. C’est bien pour Paris, pour l’équipe, pour les supporters. Paris est magique ! »
Cette première victoire au Parc face à l’OM depuis le 7 novembre 2004 (2-1) permet aux joueurs de Kombouaré de monter sur la 3e marche du podium, même si les Marseillais comptent un match en moins. Décevants et sans doute émoussés, les champions de France ont quant à eux concédé leur troisième défaite de la saison, la première depuis la 2e journée de championnat. Malgré l’absence des supporters olympiens, privés de déplacement, le PSG n’a pas volé sa victoire.
Face à des Marseillais étrangement maladroits et peu mobiles, les Parisiens entament la rencontre sur un bon rythme. Giuly lance la première banderille mais sa frappe vicieuse est bien repoussée par Mandanda (3e). Un avertissement sans frais mais le ton est donné. Alors que l’inefficacité du duo Erding-Hoarau avait alimenté les débats durant toute la semaine, l’attaquant turc lance définitivement ce 63e « clasico ». Opportuniste après une mauvaise parade de Mandanda sur une frappe de Nenê, il libère le Parc (1-0, 9e) pour son troisième but cette saison. Certainement pas le moins important. « J’en avais parlé samedi avec Mathieu Bodmer, il m’a dit que le ballon allait me tomber dans les pieds et que j’allais marquer… »
Erding : « Paris est magique ! »
L’OM est méconnaissable. Réputée pour sa solidité, sa défense commet des erreurs inhabituelles, à l’image d’une relance de la tête plein axe de Diawara. Petite erreur, grosse conséquence. A la chute du ballon, Hoarau combine à merveille avec Nenê. Seul face à Mandanda, le Réunionnais, si malheureux il y a une semaine à Montpellier (1-1), fait cette fois trembler les filets (2-0, 19e). Il inscrit son quatrième but, le premier depuis le 11 septembre (4-0 contre Arles-Avignon). A l’image d’un Erding intenable, le duo parisien s’est réveillé : « Je les encourageais à ne pas lâcher, assure Mamadou Sakho. Ils ont su concrétiser les occasions assez rapidement. J’avais entière confiance en eux. Paris a besoin d’eux. »
Mais si la défense olympienne n’est pas dans un bon soir, l’arrière-garde du PSG n’est pas impériale non plus. Alors que Gignac s’enfonce côté droit, son centre est mal repoussé par Edel. Comme Erding quelques minutes plus tôt, Lucho, en embuscade, relance son équipe (2-1, 23e). Si la première demi-heure est animée, la suite l’est beaucoup moins. Malgré une tentative lointaine de Rémy (52e), Marseille n’est guère dangereux. Paris l’est à peine davantage. Seul Erding se montre véritablement saignant. Sifflé par son public jeudi face à Dortmund (0-0), l’international turc a reconquis le Parc avant de sortir sous une ovation, remplacé par Luyindula (69e). « Je suis venu à Paris pour disputer des matches comme ça, jubile-t-il. C’est extraordinaire de voir le stade en feu. » Après six années d’attente, le Parc méritait bien un peu de folie.