Le PSG, Sagnol, Mammadov, Bielsa : les vérités de Kombouaré

Antoine Kombouaré - AFP
Invité de Luis Attaque sur RMC, Antoine Kombouaré est revenu sur les propos polémiques de Willy Sagnol à propos du « joueur type africain ». L’entraîneur du RC Lens, qui publie un livre retraçant son parcours (« Paroles d’un footballeur kanak », aux éditions « Au vent des îles »), a également évoqué les problèmes administratifs de son club, sans oublier son éviction du PSG, en décembre 2011.
Sa relation avec Leonardo et Al-Khelaïfi
« J’ai été déçu forcément, parce que j’aurais voulu rester. Mais une décision a été prise (son remplacement par Calo Ancelotti en décembre 2011) et je l’ai respectée. Après, on part la tête haute et fier comme je suis, je ne me retourne pas. Ce qui m’intéresse, c’est devant. Nasser est quelqu’un de très respectueux, d’adorable. Je n’ai jamais eu de soucis, au contraire. Leonardo était dans le travail avec moi au quotidien et j’ai fini par le comprendre : il était là pour mettre en place Ancelotti qui est arrivé après moi. Mais il n’y a aucun souci, je l’ai rencontré après et on a tourné la page. Non seulement je l’ai senti venir, mais quand j’ai été évincé alors qu’on était premiers, tout le monde a dit que c’était une injustice. Mais pour moi, c’était un soulagement. Je n’en pouvais plus ! Tous les jours je voyais dans les médias : "Est-ce que Kombouaré va rester ?", "Est-ce qu’il va être remplacé par Ancelotti ou Mourinho ?" A un moment donné, tu dis stop, on passe à autre chose. »
L’avenir de Laurent Blanc au PSG
« C’est un très bon ami, on ne dit pas de mal de lui quand je suis là. C’est interdit sinon, comme on dit chez les Kanaks : "Coupage de tête !" Non seulement il va rester mais comme il va gagner la Ligue des champions. Bien sûr qu’il va rester longtemps ! Je le pense honnêtement. J’aimerais beaucoup que ce soit lui pour qu’on dise que les techniciens français sont aussi capables de faire de grandes choses. »
La polémique Sagnol
« Sur le coup, j’étais déçu et en colère. Ça y est, le débat est clos. J’ai eu la possibilité de l’avoir au téléphone, il m’a écouté et entendu. Il sait ce que je lui ai dit et maintenant c’est de l’histoire ancienne. »
Son boycott de début de saison
« Une première fois, on est interdit de monter en L1. L’année en cours avait déjà été compliquée, il y avait eu des promesses de faites mais on avait pu faire le boulot. On fait appel et deuxième décision de la DNCG : "Vous êtes retoqués, vous ne montez pas en L1". Là, j’appelle Gervais Martel et je dis : "C’est très simple, tout sera mis en place, le staff sera là, les joueurs viendront à l’entraînement, je ne veux pas que ce soit une affaire Knysna. Il y a interdiction de boycotter les entraînements, par contre moi je ne viens pas tant que le travail qu’on a fait n’est pas récompensé". Je voulais taper du poing sur la table et j’ai dit à Gervais Martel : "Le premier jour où le club est réintégré en Ligue 1, je suis là et quels que soient les moyens, je le serai jusqu’au bout". J’étais dans le combat. »
Les promesses non-tenues d’Hafiz Mammadov
« Je comprends qu’il ait des soucis financiers mais ça a un impact compliqué sur le travail. Forcément, je suis déçu qu’aujourd’hui on n’ait pas les moyens pour monter une belle équipe. Apparemment les choses sont en train de bouger, donc j’attends de voir. Attendons que l’argent arrive et si on l’a, j’espère pouvoir recruter et améliorer l’effectif. »
Un retour à Nantes ?
« Pour ceux qui voient comment je fonctionne, il n’y pas de calcul. Je n’ai pas de plan de carrière, on le voit au travers de ma carrière de joueur. Pour l’instant je suis à Lens. Et Michel (Der Zakarian, ndlr) fait du très bon travail. »
Marcelo Bielsa et les méthodes des coaches étrangers
« En ce qui concerne Bielsa, il est arrivé et s’est installé en patron à travers son attitude et son discours. Je n’ai jamais vu un entraîneur arriver, donner une interview et fracasser son président. Lui, il se positionne ! A partir de là, les joueurs voient qu’il est étranger et qu’il vient dans le club pour s’imposer en tant que patron. Il n’y a plus de relation entre les joueurs et le président, mais entre les joueurs et l’entraîneur qui est le boss, qui dirige tout. Les joueurs savent que s’ils n’écoutent pas l’entraîneur, ils ne joueront pas. Bien sûr, je crois que c’est possible pour un entraîneur français. Je crois que c’est ce que je fais un peu à Lens. Je fais en sorte que le seul patron sportif, ce soit moi. J’ai dit à Gervais Martel qu’il fallait éviter d’être proche des joueurs, sinon c’est un souci pour l’entraîneur que je suis. Mes joueurs savent que je les allume un peu mais je prends l’exemple de Gignac. Aujourd’hui, il fait 13km par match, ce qu’il n’avait jamais fait avant. »
Un management parfois musclé