Le PSG schizophrène : c’est grave docteur ?

Javier Pastore - -
« La Ligue des Champions nous motive bien davantage ». Javier Pastore, 4 décembre 2012. En plein dans le mille, l’Argentin. Après un match qui a dû générer autant de satisfaction que de frustration auprès des supporters parisiens, Pastore, tout en maladresse, donne un élément de réponse à la question qui fâche : pourquoi le PSG ne reproduit-il pas en championnat ce qu’il est capable de proposer en Ligue des Champions ? Après un piteux mois de novembre, la victoire contre Porto a rassuré. Mais agacé aussi. Beaucoup. Et des voies s’élèvent pour dénoncer des joueurs qui, selon la formule consacrée, choisissent leurs matches.
Tout n’a pas été parfait face aux Portugais, bien sûr, mais ne serait-ce que dans l’envie, les hommes de Carlo Ancelotti ont montré qu’ils étaient capables de se faire violence. Ce qui pousse Eric Di Meco à rejoindre les rangs de l’accusation : « Je vais même aller plus loin : non seulement les joueurs choisissent leur match, mais l’entraîneur aussi choisit ses matches ! Tu joues en Ligue 1 avec trois récupérateurs, et pour le match le plus important du groupe, il met deux récupérateurs et quatre joueurs à vocation offensive. Pour moi, ils prennent le championnat un peu de haut ».
Larqué : « La pression est nécessaire au PSG »
Le recrutement ultra-clinquant du Paris version qatarie serait-il "too much" pour la modeste Ligue 1 ? C’est en tout cas l’impression que donne cette équipe schizophrène à ses fans. « On a une équipe de Ligue des champions, explique Jamel, supporter parisien. Avec Ibrahimovic et tout, ce n’est pas pour jouer contre Nice ou contre Troyes, c’est plus pour des équipes comme Porto, et j’espère qu’on battra le Real Madrid au prochain tour ou une grosse équipe de ce genre-là. Ça mettra tout le monde d’accord ».
D’après Jean-Michel Larqué, si l’ogre parisien a deux têtes, dont une nettement plus dure que l’autre, c’est effectivement pour des raisons psychologiques. Mais sans doute plus inconscientes qu’il n’y paraît. « On se rend compte que la pression inhérente à la Ligue des champions a été bénéfique au PSG. On a l’impression que les joueurs du PSG ont pu croire que sans pression, ils gagneraient en Ligue 1. Mais cette pression, elle est nécessaire. Je pense que cela vaut aussi pour l’entraîneur et le directeur sportif ». Le remède s’impose de lui-même. Une bonne dose d’humilité. A prescrire dès ce week-end, pour la réception d’Evian-Thonon Gaillard, samedi (17h). Histoire que cette excellente goutte de Porto ne se change pas en placebo…