Le Tallec : « Plus rien à perdre »

Le buteur du Mans voit la réception de Nice, samedi, comme une finale de Coupe... qu'il est impatient de disputer - -
Anthony Le Tallec, dans quel état d’esprit abordez-vous ce choc décisif pour le maintien ?
Je suis motivé à 100 %. Il y a une petite pression par rapport au maintien, c’est vrai mais c’est excitant de jouer un match comme ça. Je préfère ça que de disputer des rencontres dans le ventre mou du championnat. Samedi, ce sera un match de Coupe, peut-être même une finale de Coupe.
Dans cette finale, qui aura l’ascendant psychologique. Nice ou vous ?
Pour l’instant, c’est nous. Les Niçois sont vraiment dans une spirale négative. Ils viennent de changer d’entraîneur. C’est plutôt bon pour nous. Mais les choses peuvent vite basculer dans l’autre sens lorsqu’il y a un changement de coach. Alors, il faut se concentrer sur nous. On a confiance en ce que l’on fait en ce moment. Tout est positif. Il ne manque que la victoire.
Avec l’arrivée d’Eric Roy sur le banc azuréen, vous êtes en droit de vous attendre à un match très éprouvant sur le plan physique…
Ça va être difficile dans toutes les parties du terrain. Mais les matches pour le maintien sont surtout très compliqués sur le plan psychologique. Nous, on a plus rien à perdre. On est derrière eux. Et si on gagne, on reviendra à deux points, avec un match en retard. Et là, ils commenceront à avoir peur.
L’année dernière, à la même époque, vous étiez onzièmes. Là, vous êtes 18e et premier relégable de L1. Ce n’est pas trop dur de continuer à se motiver, à se dire qu’il y a encore de l’espoir…
On est compétiteurs avant tout donc on se dit qu’il y a toujours de l’espoir. Il reste beaucoup de matches à jouer, beaucoup de points à prendre. En plus là, on joue un concurrent direct. Même si notre match en retard est contre Bordeaux, oui, il y a de l’espoir. Rien n’est perdu. Il faudra mettre toutes nos forces de notre côté pour s’en sortir.
D’autant que vous irez à Saint-Etienne ensuite. Cela vous laisse encore une possibilité de revenir sur vos concurrents directs.
Oui, il y a Saint-Etienne aussi. Mais pour l’instant, on regarde Nice. C’est l’équipe que l’on va affronter ce week-end, l’équipe qui est la plus proche de nous au classement. Concentrons-nous d’abord sur le match de samedi. On va gagner ce match pour s’en sortir.
« La plus belle saison de ma carrière »
A titre personnel, vous réalisez une saison de haut vol…
C’est la plus belle saison de ma carrière, avec sept buts en championnat, deux en coupe et cinq passes décisives. Les statistiques parlent pour moi. Elles vont m’aider pour la suite de ma carrière, je l’espère.
Pour cela, il faudrait que Le Mans reste en Ligue 1.
Bien sûr. Et je vais tout faire pour que ce club reste parmi l’élite. C’est le Mans qui m’a relancé. Je donnerais tout pour lui jusqu’à la fin de la saison.
Qu’est-ce qui a provoqué le déclic chez vous ?
J’avais fini très très fort la saison dernière déjà. Je suis reparti sur de bonnes bases avec Paulo Duarte qui m’a vraiment mis en confiance. Après, les choses se sont vite enchaînées avec Arnaud Cormier. Aujourd’hui, il me connait parfaitement. Tout était bien en place pour que je fasse une grande saison. Et que je la finisse fort désormais aussi.
A vos débuts, on vous avait catalogué grand espoir du football français. Ce statut n’était-il pas un frein à votre éclosion finalement ?
C’est vrai que c’était un peu difficile quand j’étais beaucoup plus jeune. A Liverpool, qui me prêtait à droite, à gauche, c’était dur de se montrer. La stabilité, c’est important. Ça fait trois ans que je suis au Mans maintenant. Je peux exploiter toutes mes qualités et j’espère avoir franchi un palier.
Quand vous regardez d’autres jeunes qui explosent de manière précoce, vous n’êtes pas tenté de dire : « attention, calmons un peu le jeu » ?
Si, bien sûr. Je suis passé par là. Il y a mon petit frère (Damien) qui est dans le même cas que moi. Je sais ce que c’est. Après chaque joueur a son parcours. Il ne faut pas juger trop vite.
Votre avenir ? Il sera au Mans ? Ou ailleurs ?
Il me reste deux ans de contrat. Mais pour le moment, je ne pense qu’au maintien du Mans.