Le titre s’éloigne pour l’OM

César Delgado et Cris - -
C’était un soir de novembre 2009. Le duel des Olympiques confinait à la folie et se concluait sur un irréel 5-5. Dix-huit mois plus tard, jour pour jour, Lyon et Marseille ont presque offert le même spectacle au public de Gerland avec cinq buts, dont trois en quinze minutes lors de la seconde période. De cet « Olympico » un peu dingue et clairement enthousiasmant, c’est l’OL qui est sorti vainqueur. Après avoir mené 2-0 et s’être fait rejoindre (2-2), les Lyonnais ont eu besoin d’une demi-volée de Cris (84e), écarté par Claude Puel ces dernières semaines, pour étouffer les dernières poches de résistance marseillaise (3-2). Comme un condensé de leur inconstance, qui ne les empêche pourtant pas de croire à une 12e participation consécutive à la Ligue des champions. Pour l’OM, par contre, conserver le titre de champion devient plus hypothétique avec quatre points de retard sur le leader lillois désormais.
La faute à des Lyonnais affligeants à Toulouse le week-end dernier, au point de provoquer un malaise à leur président Jean-Michel Aulas dans les vestiaires, mais régénérés ce dimanche soir sans Yoann Gourcuff (adducteurs), Michel Bastos ni Aly Cissokho (suspendus). Pourtant, tout aurait pu être différent. Car c’est Stéphane Lannoy qui a été l’auteur du premier temps-fort de la rencontre. A la 11e minute, il refusait injustement le but de Loïc Rémy après une main imaginaire d’André Ayew. Un tournant, diront les supporters marseillais… Un quart d’heure plus tard, Souleymane Diawara accrochait Lisandro dans la surface, qui se faisait justice lui-même (25e).
Cris arrache la victoire
Se tromper dans ce genre de matchs, en revanche, n’est pas du style de l’attaquant argentin. Aligné sur la gauche du terrain, il a très souvent cherché son complice du secteur offensif, Bafétimbi Gomis. Trop, peut-être, car Didier Deschamps avait visiblement passé la consigne aux siens de couper leur relation. César Delgado, à droite, a eu plus de liberté. En fin de contrat au mois de juin, il a brillé dans la première demi-heure avec un déchet technique réduit au minimum et surtout, une frappe qui a obligé Steve Mandanda à une belle claquette (4e). C’est déjà lui qui avait servi Miralem Pjanic dans la surface, mais le Bosnien avait manqué le cadre (11e).
Du danger, les Marseillais n’en ont semé qu’au gré des largesses défensives de l’OL. L’énième performance anonyme de Lucho et les ratés inhabituels de Benoît Cheyrou n’y sont pas étrangers. Dès le début de la deuxième période, le bloc phocéen est clairement remonté. Un changement utile, Taye Taiwo alertant le gardien des Bleus (55e). Mais inquiétant. En contre, César Delgado ponctuait une superbe série de crochets devant Rod Fanni par une frappe hors de portée de Steve Mandanda (69e). Lucho profitait quelques secondes plus tard d’une grosse erreur de Jimmy Briand pour réduire l’écart (70e), puis Loïc Rémy égalisait de près sur un corner (78e). Des efforts vains. C’est finalement Cris, le capitaine abandonné, qui enlevait le sourire des lèvres de Margarita Louis-Dreyfus dans les tribunes. Devant leurs télés, les Lillois, eux, devaient être d’humeur rieuse. Le titre leur tend les bras.