RMC Sport

Lens-Bordeaux : Sagnol, des sifflets et des larmes

-

- - AFP

Au cœur d'une polémique cette semaine après ses propos sur les joueurs africains, Willy Sagnol a été débordé par l'émotion après le 2e but bordelais face à Lens (2-1). Retour sur une très soirée riche en émotions.

Lens-Bordeaux, 41e minute. Cheick Diabaté double la mise pour les Girondins au stade de la Licorne et court droit vers le banc bordelais, entraînant ses coéquipiers dans son sillage. L’international malien enlace Willy Sagnol, suivi par le reste du groupe. Le geste est fort, trop fort. L’émotion gagne le visage du coach bordelais, qui fond en larmes, et s’isole sur son banc plusieurs minutes. 

Planus : «C’était instinctif»

La victoire en poche face au Sang&Or (2-1), les Bordelais avaient à cœur de passer à autre chose après une semaine marquée par la tempête médiatique suite aux propos de Willy Sagnol sur les joueurs africains. Les trois points devaient permettre de fermer le débat. «Le sujet est clôt, estime Marc Planus après la rencontre. On connait ses convictions. On avait envie de revenir d’ici avec ces trois points, et si on pouvait avoir une petite pensée pour lui, c’était bien». La «petite pensée», cette étreinte collective, les Bordelais l’ont réalisé sans préméditation selon le défenseur bordelais : « C’était instinctif. Il a une famille, des enfants, et vu la proportion que ça a pris cette semaine, ça sort du cadre du football. » 

Le revenant Marc Planus, titulaire pour la deuxième fois d’affilée cette saison, ne décolérait pas en zone mixte au sujet de la polémique qui a suivi l’entretien au journal Sud-Ouest : « On a montré les limites intellectuelles du monde du football, tout simplement. Il y a beaucoup de gens qui ont des préjugés sur notre milieu. C’est dommage, parce qu’on essaye de faire de bonnes choses. Avec ce coup-là, on ne sort pas grandi, on est revenu sur les préjugés et les amalgames sur le football. »

Kombouaré : « C’est de l’histoire ancienne »

Dès l’entrée des joueurs, la pression a gagné Willy Sagnol, lors de la poignée de main à son homologue lensois Antoine Kombouaré, qui lui avait adressé de vives critiques cette semaine. Un geste tout en sobriété, alors que les supporteurs lensois sifflaient copieusement le technicien girondin. Le coach lensois souhaite lui aussi que l’affaire se termine : « Pour moi, c’est fini. C’est de l’histoire ancienne, le débat en clôt. Aujourd’hui, c’est lui qui doit être malheureux, qui doit très certainement être en train de souffrir. Il faut vite passer à autre chose. »

Le principal intéressé, interrogé sur la victoire des siens, a immédiatement éludé les questions sur sa soirée émotion : « On ne restera que dans l'analyse technique si vous le voulez bien. » Fin du feuilleton.

N. G. avec J.Bo