Leonardo fait rugir la Dream Team RMC Sport

Leonardo a napalmé le foot français - -
« Être en haut, en championnat ou en Ligue des champions, ce n’est pas qu’une question d’argent. Il n’y a pas de culture de la gagne ici. Le niveau de préparation des joueurs et des entraineurs est vraiment bas. Faire juste des toros, et tirer au but ce n’est pas possible. Au PSG, on a changé la méthodologie et on a eu six claquages. Sakho, il avait trois kilos en trop mais il ne le savait pas. La base de travail chez les joueurs n’est pas là. Si la France perd une place à l’indice UEFA, c’est que cela ne marche pas. » Voici ce qu’a déclaré Léonardo ce jeudi lors des Rencontres de l’Union des clubs professionnels français (UCPF) du foot pro.
Des propos au napalm, repris ce vendredi dans l’Equipe, qui ont immédiatement fait réagir Luis Fernandez, Rolland Courbis et Eric Di Meco. Deux entraîneurs (un finaliste de la Coupe de l’UEFA en 1999 avec l’OM et un vainqueur de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe 1996 avec le PSG) et un vainqueur de la Ligue des champions en 1993 avec… l’OM. Preuve que le foot français peut aussi recueillir des lauriers.
Alors, il est nul notre Championnat ? D’emblée, Rolland Courbis et Eric Di Meco pointent du doigt que Leonardo n’a qu’une expérience réduite du football français. « Je ne suis pas d’accord de généraliser au foot français ce qu’il se passe au PSG », dit l’ancien entraineur de Montpellier. « Il n’a fait qu’un club en France (le PSG durant la saison 1996/1997), tout le reste il l’a passé en Italie », renchérit l’ancien défenseur de l’OM. Ensuite, s’il n’y a pas de culture de la gagne, comme l’affirme le directeur sportif du PSG, « pourquoi, s’interroge Courbis, Leonardo et les Parisiens s’embrassent comme des fadas, comme s’ils avaient gagné la Coupe du monde, quand ils égalisent à la 92e à domicile contre Montpellier (2-2) ? »
Courbis : « Leonardo avait toute ma sympathie, il a toute mon admiration ! »
Dépassés, les entraîneurs français, accusés par le Brésilien d’abuser des « toros », ces jeux ludiques où un joueur au centre d’un cercle essaie d’intercepter le ballon ? Luis contredit Leonardo en prenant pour exemple le Barça, club unanimement reconnu pour l’excellence de sa formation. « Guardiola fait beaucoup de toros parce qu’il sait que ce n’est pas que de l’échauffement, c’est aussi de la technique. » Et Di Meco de demander : « Comment Wenger, Houllier, Denoueix, Deschamps, toi Luis avez-vous été reconnus à l’étranger en ne faisant que des toros ? »
Dilettantes, les joueurs qui comme Sakho seraient en surcharge pondérale ? Là, Leonardo trouve un défenseur avec Di Meco. « Je pense que le professionnalisme des joueurs en France est moindre. Des mecs qui font 3kg de trop, je n’en vois pas à l’étranger. Les mecs ne font pas ce qu’il faut en France, mais sont capables de le faire à l’étranger. » Les joueurs français sont-ils meilleurs quand ils n’évoluent plus en L1 ? Courbis brocarde. « Quand la France gagnait tout au début des années 2000, on nous disait que c’était parce que les joueurs de l’équipe de France jouaient à l’étranger, et nous, les entraineurs français, on passait pour des bourricots. Mais quand en 2002, on se rate complétement en Corée, personne ne nous dit que c’était parce que les joueurs jouaient à l’étranger ! »
Et de conclure, toujours sur le mode de l’ironie. « Leonardo est en train de nous dire qu’avec tout l’argent qu’il a, il n’a pas pu faire mieux qu’être premier du championnat tellement l’héritage était pourri. Il avait toute ma sympathie, il a maintenant toute mon admiration. Inclinons-nous ! » Après l’élimination de son club de toutes les coupes, nationales et européenne, le directeur sportif parisien a-t-il été tenté de faire porter le chapeau à son prédécesseur à travers des propos pour le moins offensifs ?