Leonardo : « Il faut de la concurrence »

En marge de la présentation de Grégory Van der Wiel, ultime recrue estivale du PSG, le directeur sportif Leonardo s’est exprimé sur le mercato parisien, le cas Thiago Silva mais aussi la concurrence qu’il érige en véritable religion.

Quel bilan tirez-vous de ce mercato ?

Un mercato est toujours difficile car on fait des plans mais c’est compliqué de réussir ce que l’on a dans la tête. Et sincèrement, dans ce mercato-là, on a tout fait. Je ne parle pas seulement des cinq joueurs qu’on voulait mais de leur qualité et de leur rôle par rapport aux profils que l’on recherchait. Ça a été un mercato étudié et réussi parce que l’on a pu prendre les joueurs aux postes que l’on voulait.

Comment s’est conclue l’arrivée de Grégory Van der Wiel ?

On a pensé à Van der Wiel, il y a 6 mois. On connaissait sa situation par rapport à l’Ajax, club de sa vie. Ce n’était pas possible à cette période, après Ceara devait partir, et Bisevac est devenu un peu arrière droit. C’était un choix de l’entraîneur, puis Bisevac est parti. Parce que vous parlez toujours de la concurrence mais c’est obligatoire qu’il y ait de la concurrence. Vous n’y êtes pas habitué, mais la concurrence est bonne. Van der Wiel arrive pour renforcer la concurrence. On a aussi pensé à deux ou trois joueurs français de Ligue 1… Mais ce n’était pas possible à cause des prétentions des clubs que l’on a parfois même considéré comme exagérées. Puis après, on a trouvé sur le marché un finaliste de la Coupe du monde, un joueur qui a 35 matches avec l’équipe des Pays-Bas. Et la situation a permis le dernier jour de faire une recrue vraiment importante.

Thiago Silva est-il réellement parti se faire soigner à Milan ?

Il avait aussi la famille à Milan, il n’a pas encore déménagé de là-bas. Mais même personnellement, je ne vois pas de problèmes à ce qu’il garde contact avec un club pour lequel il a joué 4 ans, où il connait tout le monde. Et s’il veut profiter d’être avec sa famille pour faire un tour à Milanello ou ailleurs, il n’y a aucun souci. Ça risque d’arriver à d’autres joueurs ! C’est quelque chose auquel il faut s’habituer parce que ce sont des joueurs qui arrivent de l’étranger. C’est son corps aussi, c’est normal qu’un joueur blessé cherche à voir un médecin qu’il a côtoyé. C’est même normal qu’il aille consulter d’autres médecins d’autres pays. 

« Le marché détermine les salaires »

Christophe Jallet est l’un des joueurs les moins payés et pourtant, il est capitaine. Est-ce que cela crée des problèmes au niveau de la grille des salaires ou entre les joueurs ?

Chaque joueur a sa valeur. Si on parle de Jallet, ce n’est pas le joueur le moins bien payé, c’est sûr. Mais ce n’est pas le problème. Dans un vestiaire, ça va toujours être comme ça. Dans une équipe, c’est normal que des joueurs gagnent plus que d’autres. Dans votre journal ou votre télévision, il y a des joueurs qui gagnent plus que vous, non ? Ce sont des choses dont on parle plus à l’extérieur que dans l’équipe. Il n’y a pas un classement de qui gagne quoi et pourquoi. C’est le marché qui détermine ça, ce n’est pas nous qui faisons un prix. Christophe Jallet méritait de gagner beaucoup plus avant. Il est arrivé à 29 ans à gagner un peu d’argent. Mais s’il avait eu une opportunité d’aller jouer en Angleterre il y a 5 ans il gagnerait beaucoup plus. Le contrat de Jallet a changé depuis un certain temps.

Estimez-vous que la concurrence soit nécessaire ?

Aujourd’hui, on a 28 joueurs dans le groupe parce que l’on pense qu’on doit gérer et être compétitifs dans toutes les compétitions. Pour cela, tu es obligé d’avoir de la concurrence. Il faut avoir des joueurs au plus haut niveau de performance possible pendant 10 mois. C’est pour cela que l’on cherche un effectif qui est à disposition de l’entraîneur. Il fait ses choix ensuite. Un joueur ne peut pas être bon pendant toute une saison, c’est logique. J’en profite aussi pour parler d’une règle qui est déjà passée dans différents pays et qui pourrait beaucoup nous aider. Celle d’avoir 11 joueurs sur le banc. C’est très important pour avoir le choix entre tous les joueurs pendant le match. Et ça, c’est déjà accepté par la Fifa, l’Uefa, et ça dépend des Fédérations nationales. J’en profite aussi pour parler des 5 arbitres. C’est une chose auquel la France pense déjà. Ca améliore la qualité de l’arbitrage, ça aide et c’est accepté par tous.

Propos recueillis par Jérôme Sillon