Leonardo, ou la révolution de velours

Leonardo, adepte de la révolution de velours - -
Respecter l’héritage du PSG
Conscient de l'aspect identitaire et historique du PSG, Leonardo fait attention à ne pas révolutionner trop rapidement le secteur sportif. Il a très vite rencontré Bertrand Reuzeau, responsable de la formation. Il y a quelques semaines, il a visité une section de jeunes avec le président Nasser Al-Khelaifi pour bien montrer que le Qatar tient à la formation du PSG. Il a prolongé des joueurs historiques comme Sylvain Armand et Zoumana Camara. Il se rend au Camp des Loges deux fois par semaine, côtoie les joueurs, leur recommande de créer des liens entre eux, de se voir à l'extérieur mais refuse de rentrer davantage dans l'intimité du vestiaire, chasse gardée de Antoine Kombouaré, dans une savante répartition des rôles avec le technicien parisien. « C’est un club qui a une histoire, prévenait sur RMC son compatriote Raï, il faut faire attention. Les valeurs et les rapports avec les supporters sont très importants. Comme la France, le PSG est particulier. Il a son histoire. Il faut donc le respecter. »
Insuffler la culture de la gagne
Leonardo a pour obsession de faire grandir le club. « Le plus important, c'est le projet », répète-t-il lors de ses rares interviews. Le Brésilien veut que, du jardinier à l’entraineur, tout le club ait la culture de la gagne. Il souhaite inculquer au club cette haine de la défaite, trop peu présente en France selon lui. « Il faut changer la mentalité pour que l’équipe devienne un grand d’Europe, nous déclarait récemment Paolo Maldini, autre grand du Milan AC. Leo est l’homme qu’il fallait au PSG. » Léonardo possède une côte énorme auprès des grand joueurs avec qui il a travaillé.
Il y a quelques jours David Beckham a loué sa compétence, et Samuel Eto'o a récemment dit beaucoup de bien à son entourage. C'est l'homme de confiance des dirigeants qataris (il ne rend des comptes qu'au président Nasser Al-Khelaifi) qui se montrent parfois (em)pressés d'avoir des stars sur la pelouse et sur le banc, mais aussi du beau jeu. D’où la piste Beckham. Des exigences qu'il doit à la fois honorer et accommoder avec les bons résultats actuels. Il échange très souvent avec Antoine Kombouaré y compris sur ses contacts avec des coaches. Le Kanak connait donc la règle du jeu depuis le début.
Maitriser au plus près sa communication
Leonardo est un homme de réseaux. Même s'il a des liens étroits avec des agents, il gère beaucoup de ses contacts directement pour limiter les intermédiaires, et… les fuites dans la presse. Etant très soucieux de son image, il entend maîtriser au maximum sa communication, afin que rien ne lui échappe. Le Brésilien a largement son mot à dire concernant la communication au sein du club. Il serait même impliqué aux côtés de Jean-Claude Blanc, le directeur-général délégué qu’il a présenté aux Qataris, dans une réflexion menant à la réorganisation du service dans le club.
Pour des joueurs ultra exposés comme Javier Pastore, il est impossible d’accorder un entretien sans l'aval du directeur sportif. Inutile de dire que dans l'entourage des dirigeants qataris, on juge que, sur le dossier Ancelotti, Leonardo a commis son premier faux-pas. On lui aurait reproché un certain manque de discrétion dans la gestion de la visite éclair de l’Italien, la semaine dernière à Paris.