Leonardo sous pression

Si l’avenir à court terme de Kombouaré ne tient qu’à un fil qui sera rapidement coupé, Leonardo se retrouve lui aussi en première ligne aux yeux des propriétaires qataris. Le Brésilien doit trouver une solution au marasme dans lequel le PSG est plongé depuis ses trois défaites consécutives.

La défaite du Paris Saint-Germain jeudi soir à Salzbourg ne change pas fondamentalement la donne pour Antoine Kombouaré. L’entraîneur parisien est un condamné permanent. Nasser Al-Khelaifi, encore agacé par ses choix tactiques dimanche dernier contre l’OM, s’est fait depuis longtemps une raison sur le coach. Son sort est scellé. L’imminence de sa chute grandit au gré des défaites, mais la date du couperet pourrait dépendre d’enjeux qui dépasse le cas du coach parisien. Selon nos informations, les changements en cours pourraient en effet ne pas s’arrêter à la simple question de l’entraîneur. Une réunion se serait tenue ce vendredi pour déterminer la stratégie à suivre dans les jours qui viennent. Leonardo, qui a annulé une partie de ses rendez-vous du jour, preuve de la crise en cours, est désormais en première ligne.

Isolé au sein du club, il est mis sous grosse pression par les Qataris. Les reproches à son égard sont multiples. On a par exemple très mal vécu à Doha que Leonardo choisisse Pastore, alors qu’à l’occasion d’une réunion avec le Prince Tamin bin Hamad Al Thani, il lui avait été clairement signifié que la piste qui devait être privilégiée était celle de Ganso. Dans le même registre, la direction qatarie n’a pas accepté que Leonardo ait systématiquement torpillé les pistes venues de Doha, qu’il s’agisse de Taarabt (QPR), Benatia (Udinese) ou encore Bougherra (alors aux Rangers). Plus grave encore, en se coupant de certains historiques proches de Platini, Leonardo aurait dégradé son image auprès du patron de l’UEFA, ce qui contrarierait Nasser al-Khelaifi à l’heure où Al-Jazeera négocie les droits TV de l’Euro 2012 et de la Ligue des champions…

Toujours en discussion avec Ancelotti

La gestion du cas Ancelotti, et le peu de discrétion entourant la réunion du 8 novembre, pèsent également dans la balance. Ajouté aux mauvais résultats, tout cela fragilise la position de Leonardo, tout de même payé 5 millions d’euros par an, au point que les Qataris envisageraient de restreindre ses alternatives. Soit le Brésilien trouve rapidement une solution de renom, Carlo Ancelotti notamment, soit il pourrait lui être fortement suggéré de prendre lui-même l’équipe en main, puisqu’il apparaît que Makelele n’a pas vraiment envie de s’installer en première ligne sur le banc, ce qu’il ne ferait que contraint et forcé. Leonardo va-t-il trouver dans les jours qui viennent ce fameux coach de renom ?

Comme RMC Sport l’a révélé, Leonardo maintient le contact avec Ancelotti. Les discussions sont avancées. Un accord reste possible. Il devient urgent. Derrière, le manager brésilien n’a pas beaucoup d’options. Hiddink est déjà engagé moralement avec l’Anzhi pour janvier prochain, et seul Roman Abramovitch, qui entretient des relations étroites avec le club russe, pourrait le détourner de Makhachkala pour qu’il remplace Villas-Boas à Chelsea jusqu’à la fin de saison. Lucescu aurait été questionné, mais le coach roumain du Shakhtar ne viendra pas aujourd’hui. Lippi, qui s’entend bien avec Leonardo, et Benitez, sont des noms évoqués. S’il n’y parvient pas, Leonardo pourrait au final ne pas avoir d’autres choix que d’enfiler lui-même le bleu de chauffe sur le banc de touche. Le manager brésilien, qui rêve de retourner un jour en Italie pour occuper le poste de manager général d’un grand club, et qui aurait fait inscrire à son contrat la possibilité de s’en libérer unilatéralement, se retrouve désormais en première ligne.