Les apprentis évitent les peaux de banane

Fredy Fautrel, l'un des arbitres habituels - -
Les stars de la soirée avaient un sifflet. Deux raisons à cela, la grogne des arbitres professionnels et la rareté des buteurs samedi soir en Ligue 1. Trop critiqués, pas assez respectés moralement et financièrement, les tenants habituels du précieux accessoire avaient voulu retarder d’un quart d’heure le coup d’envoi des rencontres. Leur patron, la Fédération Française de Football, n’avait pas tardé à réagir. Après les sept premières rencontres de la 26e journée, sa décision de les remplacer par des arbitres de National n’a pas provoqué de scandale. Les absents ont même eu tort à en écouter les acteurs de la Ligue 1.
« A l’écoute et disponibles » selon le Valenciennois Nicolas Penneteau, « parfaits » pour l’entraîneur niçois Eric Roy, les hommes en noir d’un soir ont passé « une soirée positive » pour le Monégasque Stéphane Ruffier. « J'en ai parlé à mes joueurs avant le match, explique le coach caennais Franck Dumas, qui rencontrait Saint-Etienne (1-0). Christophe Galtier en a fait autant. Il fallait aider les arbitres, faire preuve de compréhension. Et ça s'est bien passé. » Même les plus virulents à l’encontre du corps arbitral ont été plutôt séduits. « Je ne l'ai pas trouvé si mal que ça et je trouve même qu'il s'en est sorti très bien au terme d'un match engagé, note le Montpelliérain René Girard à propos de Thomas Léonard. Il a vraiment tiré son épingle du jeu. »
Alexandre Perreau Niel, Floris Aubin, Thomas Leonard, Silas Billong, Hakim Ben El Hadj, Alban Hung et Frank Schneider ont donc réussi leur baptême du feu. Jeunes, inexpérimentés, ils n’ont pas pu, en plus, compter sur le soutien de leurs aînés. Beaucoup d’entre eux ont ainsi été mis sous pression verbalement par les « pros ». Des séniors qui ont refusé de prêter leur matériel pour les oreillettes. Un geste qui ne les grandit pas. Et une soirée qui ne leur permettra pas vraiment de peser sur les débats face à la FFF et à la ministre des Sports, Chantal Jouanno, qui recevra tous les protagonistes du conflit mercredi. Les arbitres professionnels n’arriveront pas en position de force.