Les Girondins de Bordeaux bien armés pour le titre

- - -
Un "Président" populaire
Crampons aux pieds, Laurent Blanc était surnommé "le Président" pour sa faculté à diriger une défense. Une fois le costume d’entraîneur revêtu, l’ancien libéro a su imposer ses idées. Leader de vestiaire et tacticien hors pair, il n’a pas mis longtemps à faire l’unanimité en Gironde. « Il est droit, compétent, intelligent. Il a du caractère, prend ses responsabilités et gère avec talent et autorité son groupe », jubile le président Jean-Louis Triaud. En plus de ses qualités techniques, l’entraîneur de 43 ans maîtrise parfaitement sa communication. Un talent essentiel aujourd’hui pour un coach. Fin Janvier, il a prolongé son contrat de deux ans, permettant ainsi à ses joueurs d’œuvrer en toute sérénité jusqu’à la fin de la saison. Une attitude appréciée par les dirigeants aquitains, soucieux de conserver un technicien à l’image de leur club : sobre, efficace et ambitieux.
Tranquille, tranquille…
Comparé à Marseille la bouillonnante, Bordeaux jouit d’une certaine quiétude à l’heure d’entamer le sprint final. « On est à l’abri d’une effervescence qui nous obligerait à faire attention à tout, souligne Laurent Blanc. On a un environnement assez réservé qui nous permet de préparer les matches de la meilleure façon possible. » Peu enclin aux déclarations fracassantes et autres scandales médiatiques, le fleuve girondin suit calmement son cours en se gardant de clamer trop fort ses ambitions. « Les effectifs de Lyon et Marseille nous sont supérieurs. Il ne s’agit pas de se cacher derrière ça, mais d’être réaliste », expliquait encore récemment l’entraîneur bordelais qui ne se prive pas d’atténuer une pression qui pourrait s’avérer pesante à la longue.
Le génie est de retour
Fin février, extenué, Yoann Gourcuff était laissé au repos lors du déplacement à Istanbul, face à Galatasaray en Coupe de l’UEFA. « Il est fatigué physiquement et usé psychologiquement », confiait alors son père Christian Gourcuff. Une baisse de régime qui correspond au trou d’air bordelais : cinq matches sans victoire toutes compétitions confondues. Requinqué, le métronome bordelais est redevenu le joueur de génie qu’il était en début de saison. Sa technique balle au pied et son attitude exemplaire hors des terrains ont séduit l’ensemble de ses partenaires. « Tous les joueurs veulent qu’il reste à Bordeaux », affirme Yoan Gouffran. Décisif, à l’image de son superbe doublé à Rennes il y a deux semaines et de son but à Valenciennes mercredi, le meneur de jeu breton tire son équipe vers le haut. Avec un tel phénomène dans ses rangs, le club girondin dispose d’une arme fatale dans la lutte pour le titre. A condition que les pépins physiques le laissent s’exprimer. Ces derniers jours, Gourcuff a ressenti une douleur à la cuisse gauche. Il a passé une IRM de contrôle à la veille du déplacement à Valenciennes. Pas de quoi affoler le staff bordelais…
La victoire est en eux !
Depuis leur débâcle à Toulouse (0-3), les Girondins surfent sur une incroyable dynamique. Sur le terrain, ils affichent un visage conquérant et sont prêts à tous les exploits. A Rennes, réduits à dix et menés 2-1, ils ont réussi à renverser une situation bien compromise dans le temps additionnel (victoire 3-2). Leur secret : une solidarité qui, à les entendre, a pris racine dans le vestiaire. Les Bordelais ne manquent jamais de rappeler à quel point leur groupe est soudé. La convivialité incarnée par Souleymane Diawara, le boute-en-train, et l’émulation positive qui ressort de l’effectif expliquent en partie cet état d’esprit. « La concurrence pousse à se dépasser », affirme Mathieu Chalmé. Le mois de mai a été marqué par plusieurs anniversaires (Henrique, Fernando) à chaque fois fêté par l’ensemble du club, dans l’intimité du centre d’entraînement. Un camion frigorifique a ainsi fait irruption à plusieurs reprises au Haillan pour livrer champagne et sushis. Même chose, suite au premier but en Ligue 1 de Grégory Sertic face à Sochaux, que les pros ont tenu à saluer. Ajouter à cette ambiance saine le retour de blessure de certains cadres comme Fernando Cavenaghi, Henrique ou Jussie, et vous aurez compris pourquoi les Bordelais ont tous les atouts pour être champions.