Les héros étaient fatigués

L'unique but du Brésilien a suffi à l'OM pour venir à bout de Lens (1-0). - -
« On avait moins de jambes, moins de fluidité que d’habitude. On a su s’imposer avec d’autres valeurs, la solidarité, la combativité. Au final, seule la victoire est belle. » Propos signés Laurent Bonnart, le latéral marseillais, capitaine d’un jour. Un résumé fidèle de ce que fut cette douce fin d’après-midi pascale au Stade-Vélodrome, l’OM glanant trois points précieux malgré une prestation quelconque.
Au coup d’envoi, devant des travées archicombles (guichets fermés), même le ciel est aux couleurs du club phocéen, mélange de bleu azur et de nuages blancs inoffensifs sous un léger mistral. Exposée avant l’échauffement sur la pelouse, la Coupe de la Ligue fait toujours son effet ; les héros du Stade de France sont accueillis par une ovation et une immense banderole dans le Virage Sud, « Fiers d’être Marseillais ».
Après vingt minutes d’aimable mise en jambes, les supporters sont récompensés sur la première véritable occasion du match. Corner de Lucho, Brandao embarque Sartre au second poteau et place une tête smashée hors de portée de Runje (1-0). Huitième but de la saison en L1 pour le Brésilien, bombardé en pointe en l’absence de Niang, blessé aux ischio-jambiers.
Deschamps fait tourner
Le reste de la première période est paisiblement géré par l’OM. Devant, le trio Ben Arfa-Brandao-Valbuena tente de profiter des moindres espaces, sans trop de succès. Au milieu, aux côtés d’un Lucho qui impose chaque jour un peu plus sa tranquille assurance, Cissé et Kaboré sont impeccables. Derrière, Mandanda ne prend aucun risque et dégage systématiquement le ballon des deux poings, ressuscitant le style d’Andreas Köpke.
Face à une équipe lensoise timorée, sans doute déjà concentrée sur sa demi-finale de Coupe de France à Monaco, les Marseillais se contentent de faire tourner le ballon… et Deschamps ses hommes avant les échéances rapprochées de ce début avril (quatre matchs en quatorze jours). Ben Arfa, transparent, laisse la place à Koné (55e). Abriel remplace Valbuena (68e), autrement plus incisif.
Hormis un pointu de Jemâa qui force Mandanda à sa première véritable parade (69e), rien de bien consistant jusqu’à une brutale poussée de fièvre dans les duels aériens. Brandao et Aurier écopent chacun d’un carton jaune (70e) après avoir joué des coudes, Mbia prend directement le chemin des vestiaires pour une charge sur Jemâa (75e). Pas suffisant pour influer sur l’issue d’une rencontre trop déséquilibrée malgré un dernier coup-franc dangereux d’Abriel (87e) et un centre-tir de Démont (90e+2). « Ils ont bien géré leur match », concède le latéral nordiste. Il en reste neuf à l’OM pour aller chercher un titre de moins en moins utopique.