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Les raisons d’un fiasco

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Alors qu’ils s’apprêtent à effectuer un périlleux déplacement à Lyon, les Nantais n’ont jamais été aussi proches de la relégation. Petit tour d’horizon d’un club au bord du précipice.

La Beaujoire, terre d’accueil
Les chiffres sont terribles et très évocateurs des difficultés de la Maison Jaune. Les Nantais partagent avec les Havrais le pire bilan de Ligue 1 à domicile. Avec 19 points pour 4 victoires, 7 nuls et 6 défaites, ils ne doivent qu’à une différence de but favorable le fait de ne pas occuper la dernière place de ce classement. Si les hommes de Baup ont remporté à la Beaujoire leur plus belle victoire de la saison en décembre face à Lyon (2-1), ils y ont également concédé des défaites cuisantes, dont la dernière face au Havre (2-1). Les deux derniers matchs à la maison, contre Rennes (17/05) et Auxerre (30/05) s’annoncent cruciaux.

Une attaque aphone
Il devait être la star de l’équipe. Recruté l’été dernier en provenance du Werder de Brême, Ivan Klasnic est le symbole d’une attaque nantaise totalement inefficace. Avec cinq buts marqués en 26 matchs de championnat, le Croate, pourtant meilleur buteur de son club avec Bekamenga, a déçu. Mais l’ancien joueur du Werder ne peut être tenu pour seul responsable d’une faillite collective (29 buts marqués, 3e pire attaque de L1). Elie Baup manque de solution sur les côtés et se trouve bien trop souvent obligé de déplacer des joueurs axiaux comme Bagayoko. Pas simple pour pourvoir un avant-centre en bon ballon.

Des dirigeants sur les nerfs
Depuis le début de la saison, les relations entre les supporters et la direction sont pour le moins tendues. Pascal Praud et Waldemar Kita concentrent toute l’animosité des fans des canaris. L’épisode du Stade de France, samedi, marque l’apogée des tensions. Vilipendé par des supporters nantais venus assister à la finale de la Coupe Gambardella entre Nantes et Montpellier, le président a réagi avec véhémence en délivrant un léger coup de boule à un supporter. Même s’il a tenu à relativiser la portée de l’événement, l’homme d’affaire franco-polonais est sous pression. Quant à Praud, il n’a rien trouvé de mieux que d’évoquer « un climat délétère à Nantes en raison de la presse ».

Un groupe au bord de l’implosion

L’entraînement de vendredi dernier, qui s’est déroulé dans une ambiance exécrable, a montré à quel point le groupe nantais est fragilisé. Chahutés par les supporters, certains joueurs ont eu bien du mal à se contenir. Brocardé par Elie Baup pour sa sortie nocturne quelques jours avant la pitoyable défaite à domicile face au Havre (1-2), Rémi Maréval a choisi d’aller s’expliquer avec les supporters. Idem pour Guirame N’Daw, invité à mouiller le maillot. C’était la deuxième fois en une semaine que l’entraînement nantais était ainsi perturbé. Pas de quoi apporter de la sérénité à un groupe qui en a pourtant bien besoin.

La rédaction - Vincent Davoli