
Ligue 1: Kita propose de bloquer les relégations pour protéger les clubs de la faillite
La crise perdure, et Waldemar Kita s'inquiète. Dans une interview accordée ce jeudi à RMC Sport, le président du FC Nantes a évoqué les conséquences de la pandémie et des huis-clos sur les finances de son club. Et les chiffres qu'il avance sont considérables.
"Si vous prenez les quatre premiers matchs joués à domicile, il y a eu 9.000 spectateurs au lieu de 115.000, donc un manque de 106.000 spectateurs, note le dirigeant. Ça représente environ 2,5 millions d’euros de perte de billetterie et 200.000 euros de perte de recette hospitalité. C’est énorme, sans compter tout ce qui est relations commerciales avec la boutique et le merchandising."
"Pourquoi un dépôt de bilan arriverait dans une industrie classique et pas dans le football?"
Plus globalement, Kita estime la perte de chiffre d'affaire sur la saison à 15-20 millions d'euros. "Hors litige avec Mediapro, la perte nette va être à peu près entre 10 et 15 millions", précise-t-il. C'est pourquoi il aimerait que les clubs professionnels soient protégés...
"Pour éviter un accident industriel footballistique, il faut demander à pouvoir ne pas payer certaines charges, mais peut-être aussi à continuer le championnat sans montée ni descente en Ligue 1, Ligue 2 et National", propose Waldemar Kita.
En développant son propos: "Je ne parle pas dans le vide. Même si ça évolue dans le bon sens, car il faut être positif, il faut se projeter dans deux ou trois ans. On ne veut pas avoir deux ou trois équipes qui descendent avec 10 millions d'euros de dettes. Il faut préparer un business plan comme dans l’industrie pour que la production continue. On sait très bien qu’on ne va pas pouvoir vendre les joueurs comme on veut, que le mercato est délicat. Continuer le championnat en se projetant plus loin (avec l'assurance de ne pas descendre, ndlr) permettrait aux clubs d’être beaucoup plus sereins, de garder les sponsors, parce qu'eux-mêmes sont inquiets… Quand je parle d’accident industriel ce n’est pas un hasard. Pourquoi un dépôt de bilan arriverait dans une industrie classique et pas dans le football?"