Ligue 1: "Les déplacements sont devenus anxiogènes", s'inquiète un groupe de supporteurs lillois

Reconnaissables aux pompons qui ornent leurs couvre-chefs, les Dogues pompon's poussent tous les week-ends derrière leur équipe favorite et donnent de la voix pour encourager le Losc, aussi bien au stade Pierre-Mauroy qu'en déplacement. Mais l’heure n’est plus à la fête, car depuis le début de la saison, la multiplication des incidents liés au supportérisme met en péril leur passion.
"Les déplacements sont devenus anxiogènes", reconnaît Damien Février, président des Dogues pompon's, section de supporteurs très familiale.
"C’est une situation qui génère beaucoup d’inquiétude. On se pose la question de savoir si on va maintenir certains déplacements, on se rend compte aussi qu’il y a moins d’engouement quand on présente des projets de déplacements. Car il y a des conjoints qui s’inquiètent de voir partir leur compagnon ou leur compagne en déplacement. Ils se demandent s’il ou elle va revenir entier, en bon état, si on va se faire caillasser ou interpeller."
Le drame survenu ce week-end n’a fait qu'augmenter leur inquiétude. Un homme de 31 ans a trouvé la mort samedi dernier, au cours d’une altercation en marge du match Nantes-Nice. Une semaine plus tôt, des supporteurs brestois ont échappé au pire au terme d’un guet-apens organisé par des supporteurs adverses, qui n’était pas sans rappeler celui qui aurait pu coûter cher à Fabio Grosso fin octobre, sur le chemin du Vélodrome.
"L'interdiction pure et simple n'est pas la solution"
D’autres événements de ce type ont défrayé la chronique depuis la rentrée, à Montpellier notamment, où un pétard a explosé devant le gardien clermontois Mory Diaw, entraînant le report du match.
Excédée par l'accumulation de ces incidents, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a envisagé cette semaine une solution radicale: l’interdiction pure et simple des déplacements de supporteurs, une mesure choc à laquelle souscrit le président de la LFP Vincent Labrune, interrogé lundi par RMC Sport.
"L’interdiction pure et simple n’est pas la solution", avertit Damien Février, qui encourage à "sanctionner très lourdement" des individus "qui ont leur place en prison" plutôt que de réprimer "des dizaines de milliers de supporteurs positifs qui n’ont rien à voir avec ça".
"On ne pourra jamais empêcher un supporteur de prendre sa voiture ou le train pour aller supporter son équipe et s’ils ne se rendent pas en parcage, ils seront en tribune classique et ça déplacera le problème", estime Damien Février. "Si on met de côté les groupes de casseurs on donnera une vision du supportérisme positive, ça redonnera confiance aux supporteurs lambdas. Il y a plein de choses à faire."