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Ligue 1: les inquiétudes et questions qui pèsent sur la reprise du football

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Mardi, le plan de sortie du confinement présenté par le Premier ministre, Edouard Philippe, devrait donner les éléments quant à une éventuelle reprise du football professionnel. Les clubs de Ligue 1 et Ligue 2 espèrent pouvoir reprendre les entraînements au 11 mai et la saison à la mi-juin.

C’est le doux rêve des présidents de Ligue 1 et de Ligue 2: retrouver au plus vite le football professionnel afin de terminer cette saison éprouvante. Selon nos informations, plusieurs présidents avaient même validé la date du week-end du 13-14 juin pour reprendre le football en France. Le président de la FFF, Noel le Graët militait d’ailleurs pour récupérer ce week-end pour redémarrer par la finale de la Coupe de France entre le PSG et Saint Etienne. Les dirigeants du football français expliquaient lors des réunions qu’avec une reprise le 15 mai des entraînements individuels et une réathletisation d’environ un mois, il était possible de reprendre le football de compétition à la mi-juin.

Problème, plusieurs conditions lourdes se posent dans ce rêve de retrouver les coéquipiers de Neymar, Rongier, Niang ou encore Aouar sur le terrain. Les dirigeants du football français attendent avec impatience la déclaration officielle du Premier ministre, Edouard Philippe, qui va annoncer le plan de dé-confinement devant l’Assemblée Nationale mardi, à partir de 15h. "On attend de savoir si le Premier ministre va parler du football professionnel et pas uniquement du sport amateur, savoir pour avancer sur une date plus précise que le 15 mai qui a été évoqué de manière peu claire par nos différents interlocuteurs au ministère des sports", confie circonspect un président de Ligue 1. 

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Quelles conditions sanitaires pour la reprise?

Autre souci, les contre-indications sanitaires. Ce lundi chez Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV, le président du Conseil scientifique sur le Covid-19, Jean-François Delfraissy, a expliqué en substance que les rassemblements avec du public n’étaient vraiment pas d’actualité et que la reprise du football n’était pas à l’ordre du jour. Mais hors micros des médecins réputés vont plus loin comme le confie un haut responsable sanitaire: "On va dire aux gens de respecter le 11 mai une distanciation de minimum 1 mètre et on va laisser des corners se jouer avec des joueurs qui taclent, qui transpirent et qui se bousculent sur les accélérations, ça n’a aucun sens."

Le cas du joueur montpelliérain Junior Sambia, hospitalisé après avoir contracté le coronavirus, a aussi relevé les inquiétudes chez plusieurs médecins de Ligue 1: "Si un joueur tombe malade après le premier match de reprise mais pas forcément pendant le match en allant faire les courses par exemple, on fait quoi? On met en quatorzaine tout l’effectif? Il y a des questions auxquelles on n’a pas de réponse". La Ligue a déjà répondu à certaines interrogations. La recommandation du comité médical qui a travaillé avec la LFP est simple: si un joueur est malade, il reste chez lui et tout l’effectif est testé. Si au moins trois joueurs sont testés positivement, tout l'effectif reste à la maison et les entraînements sont arrêtés.

Une dérogation pour les tests?

Un autre souci éthique se pose. La question des tests. Le gouvernement n’a pas autorisé la vente de tests aux entreprises et il faudrait donc accorder une mesure dérogatoire au football français. Pour finir le championnat et tester tous les joueurs deux fois par semaine il faudrait environ 40.000 tests. Même si la LFP et les clubs vont payer ces tests, une question se pose comme le confie un directeur général de club de Ligue 1. "Est-ce que les Français vont accepter que les joueurs de football, qui n’ont pas vraiment besoin de test puisqu’ils n’ont pas de symptômes et que c’est purement préventif, privent 40.000 tests à des Français qui ont en besoin et qui ont des doutes? Je ne pense pas. On doit choisir entre une distraction, le football, et le sanitaire, la vie des gens. Le choix est vite fait". Les premières réponses devraient être apportées mardi par le discours du Premier ministre, Edouard Philippe, devant l’Assemblée Nationale.

Mohamed Bouhafsi