Lille la force tranquille

« On nous pose beaucoup de questions sur le fait de savoir si on peut jouer les trois premières places ou jouer les trouble-fêtes. Déjà, jouer les trouble-fêtes, cela signifierait que l’on ne peut pas interviewer Ludovic Obraniak avec ce pull, par exemple (rires). Non, cela voudrait dire qu’on ne peut pas être plus que ça et que l’on se fixe des limites… et ce n’est pas le cas. » Franck Béria joue la carte de l’humour lorsqu’on l’interroge sur la bonne passe actuelle de son club, qui reste sur neuf matches sans défaite en Ligue 1, série en cours. Mais son discours se veut également sérieux. Ce Lille-là a de la moelle.
Il leur en a fallu pour mettre au pas le Stade Rennais lors de la précédente journée (0-1). Une performance pas si banale compte-tenu de la solidité bretonne cette saison. « Il n’y a pas de honte à perdre à Lille », avait confié Guy Lacombe à l’issue du match. En effet, il n’y en a pas. Lille dégage une force sereine que ces cinq victoires consécutives toutes compétitions confondues ne font que renforcer.
« Pas de honte de perdre à Lille »
Avec le réalisme de Michel Bastos, la vista d’Obraniak et l’impact physique du trident Balmont-Cabaye-Mavuba, Lille, qui peut également s’appuyer sur une défense solide (quatrième de L1 avec 19 buts), peut voir loin. Et si le secteur offensif, décrié depuis le début de saison, retrouve des couleurs à l’image de Frau, buteur en Coupe de France face à Dunkerque (3-0), l’ambition peut grandir chez les Dogues, visiblement décomplexés dans cette phase retour de championnat. L’espoir est grand donc à Lille. Et il est plus sympathique que celui promis, en principe, à un simple trouble-fête.