Lille : pourquoi le soufflé Antonetti est déjà retombé

L’effet Antonetti a fait long feu à Lille. Disparu aussi brutalement en janvier qu’il était apparu en décembre. Deux mois après son arrivée sur le banc et une série de cinq succès de rang, le technicien de 54 ans a vu les Dogues tirer la patte début janvier avant de s’effondrer ces derniers jours. Défait à Bordeaux (1-0), éliminé par le club de CFA de Trélissac en 16e de finale de la Coupe de France (1-1, 4 tab à 2) et enfin surclassé ce samedi à domicile par des Troyens (1-3) qui n’avaient pas encore remporté un seul match de championnat, le LOSC pointe désormais à la 14e place de Ligue 1, avec trois petits points d’avance sur Montpellier, premier relégable.
Un groupe divisé
En conférence de presse ce dimanche, Antonetti a pointé sans ambages un manque de cohésion au sein de son effectif : « Ça ne me gêne pas de dire que le groupe ne vit pas bien. Il ne vit pas bien. Il n’y a pas vraiment de rivalité mais chacun est un peu égoïste, il n’y a pas de groupe. Mais on ne peut pas créer un groupe quand il y a 32 personnes à l’entraînement. Il faut que tout le monde se sente concerné. A 32, il y a toujours 7 ou 8 joueurs qui ne se sentent pas concernés, ce sont des poids morts pour votre année. Il faut rééquilibrer les choses. »
En filigrane, Florent Balmont a dressé un constat guère plus favorable : « On ne va pas aller bouffer tous les jours ensemble, comme ce que j’ai connu à une période. Il y a des différences de génération mais il y a le respect et c’est le plus important. »
La stratégie du club en question
Mais pour le milieu de terrain arrivé à Lille en 2008, le board ne doit guère être épargné : « On parle des joueurs mais c’est le club qui met les joueurs en place. C’est un ensemble de choses. Quand ça ne va pas, c’est les joueurs et le club. Il faut mettre tout le monde dans le même panier. »
Dans le viseur de Balmont, le projet d’un club qui a trop misé les jeunes. A l’image de Junior Tallo, arrivé cet été après une saison mitigée à Bastia et qui n’a pas marqué un seul but en 17 matches de Ligue 1, dont 11 comme titulaires. Mais l’Ivoirien de 23 ans, sérieusement pris en grippe par le public du stade Pierre-Mauroy, n’est pas le seul jeune avant-centre fraîchement arrivé à rester muet devant les cages. Baptiste Guillaume (20 ans), Lenny Nangis (21 ans) ou encore Sehour Guirassy (19 ans, prêté à Auxerre) n’ont jamais trouvé la faille non plus.
« On part sur un nouveau cycle, l’objectif c’est de repartir sur un groupe de jeunes, les faire s’aguerrir, poursuit Balmont. Ça ne se fait pas en claquant des doigts, il faut laisser le temps mais le temps dans le football, on ne l’a pas. » Et Bordeaux qui se rendra dans le Nord mardi pour les demies de la Coupe de la Ligue, sans avoir perdu un match depuis le 6 décembre, ne compte certainement pas leur en offrir.