Lorient: 6 choses à découvrir sur Moukandjo

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Une histoire familiale douloureuse
Benjamin Moukandjo est né le 12 novembre 1988 à Douala, la plus grande ville du Cameroun. Quatrième d’une fratrie de cinq enfants, il grandit dans un environnement modeste. Son père, conseille financier, et sa mère, secrétaire au trésor public, ne comptent pas leurs heures pour améliorer la qualité de vie du foyer. « Mes parents se sont battus pour qu’on ne manque de rien, même si par moments c’était difficile. La vie au Cameroun est plus compliquée que celle en France », confiait récemment Moukandjo au site du FC Lorient. Après avoir vécu le décès de son père il y a quelques années, il a eu la douleur de perdre sa mère, victime d’un malaise début 2014.
Un enfant pas fou de ballon rond
Contrairement à la plupart de ses potes, le petit Benjamin n’était pas un grand fan de football dans sa jeunesse. « J’ai commencé le football à l’âge de 11 ans. C’est assez tard finalement, explique-t-il. Avant, je ne m’y intéressais pas vraiment. Comme tous les enfants, j’aimais juste tirer de temps en temps dans un ballon ». C’est un habitant de son quartier qui le repère sur un terrain de fortune et l’emmène passer des tests dans les clubs de la région. La réputée Kadji Sport Académie lui ouvre ses portes. Encore faut-il convaincre ses parents, particulièrement réticents. « Ils ne comprenaient pas qu’à 11 ans, on pouvait sacrifier les études pour le football, raconte Moukandjo. Il a fallu leur expliquer que je rentrais dans un centre de formation où il y avait aussi une école. Ça a pris du temps pour les convaincre mais ils ont finalement accepté ».
Des débuts tonitruants chez les pros
Après avoir fait ses gammes au sein du complexe haut de gamme de la Kadji Sport Academie, où il est licencié en tant qu’interne, Benjamin Moukandjo est rapidement surclassé au centre de formation. Il intègre l’équipe professionnelle à 17 ans à peine. Et impressionne tout le monde en claquant 12 buts en 15 matchs dès sa première saison. « Je ne m’y attendais pas du tout. C’était un rêve, se souvient l’ex-prodige. J’ai marqué lors de mon premier match en première division. C’était merveilleux. J’étais le joueur le plus jeune du championnat à l’époque ».
Très vite comparé à Eto’o
La Kadji Sport Académie a vu passer de grands noms du football camerounais : Rigobert Song, Carlos Kameni ou encore Modeste Mbami. Mais elle a surtout abrité les premiers pas de Samuel Eto’o, le héros de tout un peuple. En tant qu’attaquant prometteur, le jeune Moukandjo n’échappe pas à la comparaison avec son glorieux aîné. « Benjamin est un futur Samuel Eto’o, lâche carrément Michel Kaham, le directeur de la KSA, à ses débuts. Son style de jeu correspondant à l’attaquant du football moderne. Vif, incisif, technique, imprévisible, avec une pointe de vitesse qui surprend les gardiens de but. » Un parallèle que Moukandjo, qui a pour idole Thierry Henry, se gardera bien d’entretenir par la suite : « Les gens me comparaient à lui, c’est vrai. Mais je ne me suis jamais vu comme ça. C’était un plaisir d’être comparé à lui. C’était un modèle pour nous tous. Mais j’ai toujours souhaité être celui que je voulais être, avec mon nom et ma façon de jouer.»
Une carrière en dents de scie
Après s’être fait un nom au pays, Benjamin Moukandjo se fait connaître des recruteurs étrangers lors de la Coupe d’Afrique U20 en 2007. Le Stade Rennais lui offre un contrat de trois ans. Il débarque en Bretagne à 19 ans et y rencontre sa future femme. Mais son adaptation est difficile. Trop froid, trop tactique, trop différent. Après un prêt en National, à l’Entente Sannois Saint-Gratien, il s’engage avec le Nîmes Olympique. Et explose en Ligue 2 sous les ordres de Jean-Michel Cavalli. Monaco lui ouvre alors les portes de la Principauté et de la Ligue 1, aux côtés de son ami Nicolas Nkoulou. Mais le club du Rocher est rétrogradé six mois plus tard et Moukandjo file à Nancy. Il y réalise trois belles saisons, avant de rejoindre Reims, puis Lorient l’été dernier.
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