Louvel sur les affaires dans le foot : « Le mal est fait »

Président de l’Union Nationale des Clubs Professionnels de Football (UCPF), Jean-Pierre Louvel ne décolère pas contre certaines pratiques qui, si elles se confirment, jette le trouble et brouille l’image de l’ensemble du foot français.

Président, le football a été rattrapé par les affaires cette semaine…

Le football est touché. Nous sommes tous touchés parce que l’amalgame est fait, parce que dans le grand public, le mal est fait. Et tout le travail qui est fourni par les uns, par les autres, dans leurs clubs, auprès des jeunes, sur le plan de la solidarité dont le football est certainement l’un des moteurs en France, eh bien tout ça est balayé d’un revers de main en l’espace de 24 heures. Tous les efforts qui sont faits par les uns et les autres sont balayés en l’espace de quelques heures. Ça, ce n’est pas acceptable et nous ne l’accepterons pas.

L’UCPF saura-t-elle montrera-t-elle intransigeante ?

L’UCPF sera intransigeante s’il y a des personnes qui ont fauté. S’il y a eu des erreurs de commises par rapport aux règles, par rapport aux lois, nous serons intransigeants et nous serons en première ligne pour demander des sanctions, soit des personnes, soit des clubs. Il n’y a aucune ambiguïté là-dessus.

Certains matches de L2 auraient été truqués : que vous inspirent ces pratiques, si elles sont avérées ?

Une affaire de trucages soi-disant de matches de Ligue 2 et soi-disant, ce qui me paraît encore plus important, arrangés par deux présidents. Mais écoutez, soyons un peu sérieux. Expliquez-moi, un seul instant, comment en tant que président de club, je pourrais me présenter devant mon staff, devant mes joueurs, et de leur dire : « messieurs, aujourd’hui, je vous mets une prime mais vous perdez le match ». Expliquez-moi quelle autorité j’aurais auprès de mes joueurs lorsqu’ils vont venir le lendemain pour discuter de leur contrat, ou lorsque je vais les sermonner parce qu’ils n’auront pas eu un bon comportement sur le match d’après, ou qu’ils n’auront pas fait ce qu’il faut pour gagner le match.

Et sur l’affaire qui touche l’OM, qu’en pensez-vous ?

Il y a 5-6 ans minimum, nous avons sorti un document avec la Ligue permettant de rendre totalement transparents les éléments d’un transfert avec les agents, en passant par la Ligue, avec des contrats et des choses très établies. Ce document, il existe. Il a été donné aux pouvoirs publics. Et nous continuons, et nous continuerons à demander la transparence totale.

De quelle manière ?

Des voix s’élèvent pour dire : « plus de transferts ! ». Mais messieurs, mesdames, si demain il n’y a plus de transferts, je vous prédis la mort du football français et de beaucoup de clubs dans l’année. Alors, mesurons ce que l’on demande, mesurons ce que nous voulons faire. Et je rappelle que nous sommes dans un milieu international. Mettons des règles en France. Nous y sommes prêts, nous proposons. Mettons des règles de transparence totale. Mais pour ça, nous avons besoin aussi des pouvoirs publics pour le mettre en place. Et peut-être d’une cohérence entre nous tous, les acteurs.

Jean Resseguié