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Lucho : à quand la lumière ?

Lucho Gonzalez manquera les trois prochaines semaines de compétition.

Lucho Gonzalez manquera les trois prochaines semaines de compétition. - -

Transfert le plus onéreux de l’histoire de l’OM, annoncé comme la nouvelle star de L1, l’international argentin est encore loin de son niveau supposé. Et le voilà blessé jusqu’à la fin du mois…

Sur l’écran TV, l’image est saisissante. Le réalisateur préfère un instant se désintéresser du suspense sur la pelouse pour montrer la laborieuse montée dans l’ambulance d’un Lucho sur béquilles, cheville droite passablement enflée. Une fois terminé cet OM-Toulouse décevant (1-1), le verdict ne tarde pas : grosse entorse, entre trois et quatre semaines d’absence. Un couac de plus pour l’Argentin, dont les débuts à Marseille semblent décidément placés sous le signe de la malchance et de l’incompréhension. Certes, le tacle du Toulousain Nounkeu, qui a provoqué sa blessure, était répréhensible et aurait dû valoir à son auteur un avertissement. Mais les malheurs de Lucho n’entrent-ils pas dans une certaine logique ?

Arrivé à l’OM pour 18 millions d’euros, « El Comandante » devait symboliser le recrutement haut de gamme d’une équipe bâtie autour de deux ambitions : un titre national et une campagne enfin digne de ce nom en Ligue des champions. « Lucho ? C’est la classe mondiale », savoure son nouvel entraineur. Sur le papier, pourquoi pas ? Mais l’affaire vire rapidement au malentendu, tant les attentes sont disproportionnées par rapport à la vérité du moment.

Deschamps : « Il faut lui laisser du temps »

Car l’ancien joueur de Porto a débarqué en France convalescent. Blessé au genou au printemps, il était en phase de reprise et manquait cruellement de compétition. Lors de sa première apparition en amical face à Saint-Etienne fin juillet, patatras : fracture de la clavicule suite à un choc avec Mirallas, un mois d’absence. « Physiquement, en France, c’est plus dur qu’au Portugal », constate lucidement le nouveau venu. Didier Deschamps, qui comptait en faire la pointe axiale de son milieu en 4-3-3, doit revoir sa copie. Paradoxalement, le premier mois de compétition sera bon, et l’absence du joueur accompagnée de commentaires du type « Et quand Lucho sera là, imaginez un peu… »

Quand l’Argentin fait son retour en septembre, il retrouve quasi-instantanément sa place. On ne laisse pas sur le banc un joueur qui a coûté si cher… Sauf que, hormis quelques inspirations et éclairs techniques, ses performances laissent les supporters sur leur faim. On invoque la nécessaire période d’adaptation à un nouveau championnat et à une nouvelle langue, le manque de compétition… Deschamps tempère : « C'est un joueur qui dépend du mouvement de ses partenaires et de la relation technique qu'il a avec eux. Il faut lui laisser du temps. » Et les observateurs de rappeler que si l’international aux 43 sélections a brillé au Portugal, c’était au poste de relayeur droit, pas de meneur de jeu. D’autres pointent une fragilité dans les duels étonnante pour un supposé guerrier, un mutisme déconcertant pour un joueur de son statut… Les semaines passent et, à l’instar des sorties de Lucho, la courbe des résultats de l’OM n’évolue guère.

C’est donc sans leur « Comandante » virtuel que les Olympiens vont aborder un mois de novembre capital, tant en Ligue des champions qu’en championnat, où Lyon et le PSG figurent notamment au programme. Signe que l’état de grâce est révolu pour l’ex-star de River Plate, certains estiment que sa nouvelle blessure n’est pas forcément une mauvaise nouvelle pour l’OM. Impensable il y a trois mois. Avant l’éventuelle lumière, il y aura donc eu un assez long tunnel…

La rédaction - J.-F. P.