Lucho Gonzalez : la bonne passe

L'Argentin a trouvé la bonne carburation en Ligue 1. - -
Dimanche contre Lens (1-0), Lucho Gonzalez a débloqué la situation en offrant, sur corner, l’unique but de la partie à Brandao (1-0). Décisif, l’international argentin (43 sélections) l’est de plus en plus. Acheté 24 M€ à Porto l’été dernier, le transfert le plus cher de l’histoire du club s’affirme au meilleur moment alors que l’OM a débuté son sprint pour le titre. Lucho a su oublier ses nombreuses blessures pour devenir le meilleur passeur olympien en Ligue 1 avec 5 passes décisives et s’imposer comme l’un des maîtres à jouer de son équipe.
Il lui a fallu pourtant forcer sa nature discrète. Il y a quelques mois, Didier Deschamps lui avait déjà demandé d’être plus souvent présent dans la zone de vérité. Le 21 mars dernier, à la mi-temps de Marseille-Lyon (2-1), l’entraîneur marseillais lui a même demandé de prendre ses responsabilités sur les coups de pied arrêtés. « Il est très réservé, regrette presque Deschamps. Il a beaucoup d’humilité. Il n’est pas là pour écraser les autres. »
Deschamps le compare à Zidane
Hier, en conférence de presse, le technicien olympien a même osé établir un parallèle avec un certain Zinedine Zidane. « J’en ai connu un qui, à ses débuts, était aussi comme ça. Après les choses se sont fait naturellement. » « Lucho est largement mieux dans sa tête, poursuit Laurent Bonnart. C’est un bon mec, il a toujours le sourire. Il aime rigoler même s’il y a encore la barrière de la langue. C’est un exemple à l’entraînement. C’est un bosseur, il donne tout. C’est un mec sur qui on peut compter. »
Les éloges commencent à pleuvoir. Ça n’a pas toujours été le cas. « Il a fait abstraction des critiques, se souvient Edouard Cissé. Quand il est arrivé après quatre saisons à Porto, il n’allait pas révolutionner le jeu de Marseille. Nous les joueurs, nous savions qu’il ne serait pas au top durant les premiers mois. On a eu envie de le protéger. Il a besoin d’un collectif autour de lui. Ce n’est pas Messi. Moi, je vois son travail défensif. Il m’aide beaucoup car il bouche bien les angles de passes. » La passe, toujours la passe. « Il a cette justesse dans la dernière passe, renchérit Laurent Bonnart. Il ne fait pas de grandes courses mais il a la vista. Il gère le positionnement des autres. » Même s’il ne l’aime pas beaucoup, « El Commandante », son surnom, lui va finalement de mieux en mieux.