Lyon, c'est grave

Claude Puel - -
Il y a encore quelques mois, ce Bordeaux-Lyon était tout à la fois un quart de finale de la Ligue des champions et un sommet du championnat. Cette année, il a mis aux prises deux équipes bien mal en point après un début de saison poussif. Ni Lyon, ni Bordeaux ne se sont d’ailleurs transcendés hier soir pour offrir un match de qualité.
En première période, le spectacle est bien triste. En dehors d’une tête trop piquée de Bastos (8e) et d’un duel perdu par Lisandro devant Carrasso (31e), les occasions se font rares. Seul les quelques ballons touchés par Gourcuff donnent l’occasion au public de se faire entendre. Manifestement, son départ n’a pas été digéré du côté de Chaban-Delmas. Copieusement sifflé à chacun de ses interventions, le milieu de terrain lyonnais a d’ailleurs souffert. Désigné comme le successeur de Juninho, il ne possède pour l’instant ni le volume de jeu, ni la précision du Brésilien sur coups de pieds arrêtés.
Jussiê se joue des Lyonnais
Au retour des vestiaires, la réaction est clairement bordelaise. Plus concentrés, plus motivés, les joueurs de Jean Tigana prennent l’ascendant sur la rencontre. Comme un coup du sort, Lisandro doit quitter ses partenaires dès la 51e minute, après avoir demandé son remplacement. Sans un regard pour ses partenaires et son entraîneur, il rejoint directement les vestiaires. Pas forcément une mauvaise nouvelle, tant l’Argentin, remplacé par Pied, a été inexistant. Mais le malaise est palpable.
Les Bordelais, eux, ne lâchent pas l’affaire. Après une première alerte de Wendel (56e), ils ouvrent la marque sur un coup franc de Plasil légèrement détourné par Alou Diarra (60e). En dépit du marquage d’un Dejan Lovren qui n’a encore une fois pas rassuré. Malgré une tête (72e), puis une frappe sur la barre de Gomis (88e), l’OL ne parvient pas à égaliser. Bordeaux se paye même le luxe d’inscrire un deuxième but grâce à Jussiê (90e), qui se joue de toute la défense lyonnaise avant de tromper Lloris.
Avec cette victoire (2-0), Jean Tigana et les Bordelais ont peut-être enfin lancé leur saison. A l’inverse, à voir les mines dépitées de Bernard Lacombe et Jean-Michel Aulas dans les tribunes, il est fort à parier que Claude Puel va avoir les oreilles qui sifflent dans les prochaines heures. De plus en plus souvent remis en cause par ses dirigeants, qui lui ont par exemple donné l’ordre de faire jouer Toulalan au milieu du terrain, l’entraîneur lyonnais n’a plus beaucoup de joker avant de recevoir le leader stéphanois à Gerland…