Lyon cède du terrain

Hugo Lloris - -
Le scénario était parfait. Un but inscrit en première période (36e). Une supériorité numérique acquise au cœur de la seconde, suite à l’expulsion de Montaño (65e). Lyon avait véritablement des arguments pour espérer signer une troisième victoire consécutive en Ligue 1. Mais l’OL n’ignore pas que les mauvaises séries ont parfois la dent dure. Incapables de battre Rennes chez lui depuis le 26 janvier 2005 (ndlr : victoire 2-1), les Gones ont encore écrit une nouvelle ligne sur leur carnet d’insuccès face aux Bretons. La faute à une tête victorieuse dans le money-time de Théophile-Catherine (87e).
Avant cette égalisation, Lyon domine pourtant les débats. Le groupe de Claude Puel ne tremble véritablement que deux fois. D’abord sur une charge irrégulière de Cissokho sur Montaño dans la surface (6e), un geste qui aurait pu accoucher d’un penalty. Ensuite sur un ballon en retrait mal apprécié par Lloris (55e), le portier lyonnais manquant de peu de rater son dégagement. Et de signer, sans nul doute, la cagade de l’année.
Mieux, l’OL pense avoir définitivement fait le plus dur, lorsque Gomis dévie avec bonheur une frappe pourtant cadrée de Lisandro (36e, 1-0). Car, dominateur dans le jeu après un premier quart d’heure compliqué, Lyon n’a aucun mal à malmener Rennes dans l’entrejeu. Et manque même, en seconde période, de rééditer le scénario du premier but. Cette fois, la déviation de Gomis, sur une frappe elle hors-cadre de Réveillère, ne fait que lécher le poteau gauche de Douchez (56e). Lyon ne le sait pas encore mais il vient de laisser passer sa chance.
Malgré l’expulsion de Montaño, Rennes n’abdique pas. Lloris doit s’y prendre à deux fois pour stopper une tentative de Verhoek (78e). En revanche, le dernier rempart lyonnais ne peut rien sur la tête de Théophile-Catherine (87e, 1-1). « Le coach nous a dit à la mi-temps qu’on pouvait revenir, confie Kader Mangane. Alors, même après l’expulsion, on n’a rien lâché. Et ce retour montre notre force de caractère. » Ce résultat nul montre aussi à quel point Rennes, auteur de son cinquième nul consécutif en L1 à Lyon, se sent à l’aise sur la pelouse de Gerland. L’OL ? Il laisse échapper deux points, deux points qui lui ont tendu les bras durant toute la rencontre. Et l’occasion, surtout, de prendre seul la place de dauphin de Lille. « Oui, on s’éloigne, lâche un Kim Källström un brin désabusé au coup de sifflet final. Il reste dix matches. » Certes. Mais Lille n’arrête pas d’engranger des points. Six unités séparent Gones et Dogues samedi soir. L’OL a peut-être grillé le joker de trop.