Lyon est à cran

A l’arrêt en championnat depuis trois mois, l’OL voit peu à peu ses ambitions européennes s’éloigner. Une situation délicate pour les finances du club qui explique les sorties fracassantes de samedi soir, après le nul contre le PSG (4-4).

Samedi soir, Jean-Michel Aulas était en colère. Et il voulait que ça se sache. « Ça va être bref. Je ne compte pas monopoliser la parole ». Avant de déverser un flot de critiques à l’encontre de l’arbitrage de Fredy Fautrel. Même topo chez Rémi Garde quelques instants plus tard. « Qu’est-ce qu’il a manqué à mon équipe ? Que les parties durent le temps qu’elles doivent durer, c’est-à-dire ajouter 30 secondes par changement de jeu. Donc jouer 92 minutes 30 ». Et pas 94 minutes comme ce fut le cas samedi soir. On l’aura compris, l’OL a « les boules » contre le corps arbitral, responsable selon lui du nul concédé contre le PSG (4-4).

Un sentiment largement motivé par l’enjeu de ce choc. Depuis le 21 décembre et la 19e journée, Lyon n’a récolté que 5 points sur 21 possibles. Pas vraiment le rythme d’un candidat au titre, ou au moins au podium. « Oui, quand on ne gagne pas, il s’éloigne forcément un peu », reconnait amer Rémi Garde. Habitués aux joutes continentales depuis 15 années consécutives, présents lors des douze dernières saisons en C1, les Gones voient poindre à l’horizon le scénario cauchemardesque d’une saison sans saveur européenne. Et sans les 20 millions d’euros environ que lui rapporterait une qualification en Ligue des champions.

Sur tous les tableaux mais…

Une réalité terrible pour un club en proie à de grosses difficultés financières et qui a d’ores et déjà acté la vente de deux gros salaires d’ici au 30 juin prochain. Le départ quasiment annoncé de Betclic (2,5 millions d’euros par an) n’arrangera pas non plus les affaires de l’OL, à l’heure où son président s’est mis en tête d’aller chercher, à la mi-mars, d’éventuels investisseurs dans le Moyen-Orient. Pour conserver Lisandro, comme le souhaite JMA, et convaincre d’autres cadres de rester (Lloris, Bastos), Lyon doit accrocher la C1 en fin de saison.

Certes, le nouveau stade avance et sa première pierre sera posée durant le printemps. Certes, l’OL reste en course sur tous les tableaux et a l’opportunité de brandir un titre avec la finale de la Coupe de la Ligue, le 14 avril prochain. Mais la Ligue des champions reste la priorité et le calendrier à venir (réception de Lille, déplacements à Saint-Etienne et à Rennes) n’est pas simple. «On ne jouera pas le PSG tous les week-ends » lâche Bafétimbi Gomis. Non, juste le 20 mars en quarts de finale de la Coupe de France. Un autre objectif de l’OL…

Alix Dulac avec Edward Jay