Lyon : la jeunesse made in OL au pouvoir

Crise économique oblige, l’OL accorde une place très importante à ses jeunes depuis le début de la saison. Avec une étonnante réussite. Gros plan au lendemain du succès face au Kiryat Shmona (2-0) et avant le derby à Saint-Etienne.

« A Prague (1-1 face au Sparta), j’avais l’impression d’être avec la CFA. » Bruno Genesio, l’adjoint de Rémi Garde et ancien responsable du centre de formation de l’OL, n’en revient toujours pas de voir les jeunes pépites lyonnaises s’imposer au plus haut niveau. La politique de rigueur prônée par Jean-Michel Aulas après une saison 2011-12 achevée hors du podium (une première depuis 14 ans), a finalement eu du bon en facilitant l’éclosion précoce des jeunes Gones. « Ce qui me surprend, c’est surtout la vitesse avec laquelle ils se sont adaptés au haut niveau », poursuit Genesio.

Une réussite telle qu’elle ferait presque passer Maxime Gonalons pour l’un des papis de l’équipe, alors que le milieu de terrain n’a que 23 ans. A ses côtés, et surtout derrière l’international français (6 sélections), des nouveaux noms sont devenus de plus en plus familiers. Samuel Umtiti (19 ans), Clément Grenier ou Alexandre Lacazette (21 ans tous les deux) ont à peine fait leur trou que d’autres jeunes sont déjà dans leurs pattes, prêts à tirer l’OL vers de le haut. Ils s’appellent Rachid Ghezzal (20 ans), Yassine Benzia (18 ans) ou Jordan Ferri (20 ans) et, eux aussi, désormais, ont leur mot à dire.

Le meilleur centre de formation de France

L’étonnante maturité de cette classe biberon ne doit rien au hasard. A Lyon, on ne jette pas ses jeunes dans le grand bassin n’importe comment. Ancien responsable du centre de formation, Rémi Garde, leur coach, connait ses jeunes par cœur. « L’exemple est donné par les jeunes les plus anciens, explique-t-il. Ils montrent qu’il y a de la place pour percer quand on travaille, qu’on a du talent et qu’on l’exploite. Lorsqu’un jeune a la bonne attitude dans le jeu mais aussi vis-à-vis du vestiaire, il peut y arriver. »

Bien encadrée, la relève lyonnaise s’est toujours appuyée sur des valeurs chères au club : « Rien de révolutionnaire, note Genesio. On parle de collectif, du respect des autres et des consignes.» Voilà comment, sans expérience, Umtiti and co se fondent sans souci dans le groupe pro. Rémy Vercoutre, 32 ans, l’atteste : « Derrière eux, dans mes buts, je n’ai pas l’impression de débuter des matches avec des « jeunes » qui seraient en manque d’expérience. Ils sont dans le ton. »

Enfin, impossible de ne pas se pencher sur le centre de formation, désigné comme le meilleur de France par la FFF cette saison. « On a vraiment de bons éducateurs, témoigne Samuel Umtiti. Avant aussi, il y avait des bons jeunes, mais le club pouvait se permettre d’acheter des joueurs assez chers. Cette nouvelle politique permet aux jeunes de s’exprimer. » A quelques heures d’un derby de feu à Saint-Etienne (dimanche à 21h), l’OL est en passe de réussir sa mutation. Il pourrait presque dire merci à la crise.

Aurélien Brossier avec Edward Jay