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M’Vila : « Je ne bossais plus trop l’an dernier »

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Annoncé partant tout l’été après une saison dernière compliquée, Yann M’Vila est finalement resté à Rennes. En difficulté en ce début de championnat à l’image de son équipe, le jeune milieu de terrain breton (22 ans) veut rebondir et retrouver les sommets.

Yann, comment vivez-vous ce début de saison compliqué ?

Le coach m’avait dit que tout ce que j’avais pu faire dans l’extra-sportif et les mauvais matches que j’avais pu faire l’année dernière, j’allais les payer un jour. A l’heure actuelle, je le paye et c’est à moi de retrouver la confiance. Le coach m’a dit que ça n’allait pas revenir du jour au lendemain donc je me laisse un petit peu de temps. Quand on démarre une carrière aussi jeune que moi et que ça part très très vite, il y a des sollicitations que l’on peut accepter inconsciemment, où l’on se dit que ça ne peut pas nous faire du mal alors qu’en fait, ça nous en fait. J’ai eu beaucoup trop de problèmes extra-sportifs. On a plus parlé de moi pour ma vie hors du terrain que pour mes performances footballistiques, tout simplement. C’est ça aussi qui m’a pénalisé par rapport au mercato. Si j’ai fait de mauvais matchs, c’est de ma faute. L’extra-sportif, c’est de ma faute. Je ne peux en vouloir qu’à moi-même.

Peut-être vous étiez-vous déjà projeté dans un autre club…

Non, j’ai toujours dit à mes agents que si je devais me projeter ailleurs ce serait une fois le contrat signé avec l’autre club. Tant qu’il n’y avait rien de fait ou de signé, j’étais à Rennes et j’avais toujours la tête à Rennes.

« Antonetti m’aide à remonter la pente »

Peut-on dire que vous avez pris conscience de ce que doit être la vie d’un sportif de haut niveau ?

Oui, bien sûr. Le coach (Frédéric Antonetti, ndlr) m’a dit récemment à l’entraînement (la semaine dernière lors de la trêve internationale) que ça faisait longtemps qu’il ne m’avait pas vu aussi bien bosser. Inconsciemment, je pense que l’année dernière, je ne bossais plus trop et c’est ça qui m’a fait défaut dans les matches. Il est derrière moi pour que l’on arrive à remonter la pente ensemble. Il y a des coaches qui m’auraient lâché alors que lui est là tous les jours à mes côtés. Les dirigeants aussi me donnent des conseils. Ils sont là pour ça aussi lorsqu’un joueur sort du chemin. J’ai notamment vu le président la semaine dernière et il m’a parlé de la vie, de la vraie vie et de la manière dont un athlète de haut niveau doit se comporter.

Cela vous fait-il mal au cœur de ne plus être appelé en équipe de France ?

Quand tu jouais les matches en équipe de France et que d’un coup, tu te retrouves à les regarder à la télévision, ce sont des choses différentes. Mais je ne perds pas espoir. Je suis content pour celui qui joue à ma place et c’est à moi de me battre pour la récupérer. Je n’ai eu Didier Deschamps au téléphone que la première fois qu’il ne m’a pas appelé en sélection, pour qu’il m’explique son choix.

Ressentez-vous encore une douleur à votre cheville blessée ?

Je ressens encore un peu la douleur sur certains appuis. L’ostéo est venu la semaine dernière et m’a manipulé et là, je fais un travail avec les kinés. Mais ça ne permet pas d’expliquer mes performances moyennes.

Propos recueillis par Pierre-Yves Leroux