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Makelele : « Garder une attitude positive »

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Très déçu après la fin de saison ratée du PSG, Claude Makelele a accepté de revenir sur les raisons de l’échec du club de la capitale. Le capitaine parisien veut rester positif.

Claude, la fin de saison a été difficile pour le PSG…
Oui, difficile mentalement et physiquement. C’est du gâchis pour le groupe, nous méritions une qualification pour l’UEFA, pour le club et les supporters. Mais bon, il faut l’accepter.

Cette saison, le Paris Saint Germain a toujours loupé la dernière marche : le match au Parc des Princes face à Marseille, le match face à Lyon et le match à Valenciennes.
Oui c’est vrai. Mais ces adversaires avaient une supériorité sur nous : au niveau de l’effectif, au niveau physique, technique. Et on le voit, ils finissent bien, ils sont bien placés. Même si nous méritions mieux, nous sommes à notre place. Toute la saison, on s’est battu pour préserver le groupe, ne pas trop se mêler de certaines choses qui se passent autour et vraiment se concentrer sur le terrain. La fatigue physique, mentale, un ras-le-bol de pas mal de choses nous ont fait négliger l’essentiel sur le terrain, nous n’avions plus de force. Lorsqu’il manque deux ou trois joueurs, cela se voit tout de suite. C’est dommage, il faut savoir corriger cela et partir d’un bon pied pour l’année prochaine.

C’est compliqué à Paris, l’attente de voir un PSG se positionner en haut du Championnat avec Marseille, Bordeaux et Lyon est très forte...
C’est difficile mais c’est dans le positif que l’on peut avancer. Cela fait quatre ans que Paris n’est pas dans les six premiers. Je pense que cette saison, l’équipe a fait beaucoup de bonnes choses. Il faut garder cette attitude positive, il y aura toujours des choses négatives, des problèmes, le plus important c’est sur le terrain que cela se passe. Quand il y aura des victoires, des matches, cela effacera tout le reste.

Cette saison a-t-elle servi de tremplin pour bien préparer la suivante ?
Oui, je pense. Notre groupe a un bon noyau. Depuis trois, quatre ans, on a jugé notre mental mais il ne faut pas oublier que c’est une jeune équipe. Pour avoir encaissé tout ce qu’ils ont encaissé, je leur tire mon chapeau pour cette année, c’était difficile.

Antoine Kombouaré est-il l’homme de la situation ?
Il faudra qu’il soit lui-même. Parfois, les joueurs ont besoin de se faire taper sur les doigts. Le plus important, c’est que tout le monde aille dans le même sens pour que le club avance.

Vous avez déclaré dans votre autobiographie Tout simplement (ed. Prolongations) : « Il faut nettoyer les saletés qui restent, que ce soit au niveau des joueurs, du staff technique et de la direction. Personne n’est aveugle, les grands clubs qui sont devenus très compétiteurs ont su faire le ménage. Il faut faire ce ménage chez nous. »
Il faut qu’on aille tous dans le même sens pour qu’il ce qui est arrivé en fin de saison ne se produise plus. Je ne vise personne, il faut que le club ait un meilleur avenir. J’ai senti que l’équipe ne travaillait pas dans de bonnes conditions. Le club doit protéger l’équipe, il ne faut pas laisser la communication pourrir les joueurs. Ils doivent pouvoir jouer librement. Ce n’est pas leur boulot de faire de la communication, c’est d’être sur le terrain !

Le jour du départ de Paul Le Guen, Sébastien Bazin a expliqué à vos coéquipiers qu’il fallait dorénavant passer par vous pour faire passer des messages. Cela vous a gêné ?
Non, il faut remettre les choses dans leur contexte. Le jour où il a dit ça, il a aussi dit que Paul resterait toujours le patron jusqu’à la fin de la saison. Si les joueurs n’arrivaient pas à avoir Bazin, ils pouvaient simplement passer par moi car nous sommes amis, simplement pour que je les mette en contact. Mais heureusement dans ce sport j’ai pris l’habitude de prendre du recul. Tant que cela ne me gêne pas dans ma vie, cela me va.

Comment avez-vous vécu le départ de Charles Villeneuve ?
Difficilement, parce que c’est quelqu’un qui a fait énormément pour le club en très peu de temps. Notre relation a été très ouverte dès le départ, nous sommes partis rapidement dans le même sens pour le club.

Comment sentez-vous l’année prochaine ? Le PSG peut-il venir lutter avec les trois premiers ?
Cela sera très difficile, il faudra une confirmation, mais nous ne pouvons faire qu’une meilleure saison l’année prochaine. Et cela consistera en particulier à rester dans les cinq premiers.

La rédaction-Luis Attaque