Marseille : le titre, enfin ?

Souvent placé, jamais gagnant depuis son dernier sacre national en 1992, l’OM vise ouvertement la succession de Bordeaux en Ligue 1.

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Un objectif logique, eu égard à une impressionnante campagne de recrutement. Le club a cassé sa tirelire pour s’offrir le joueur le plus cher de son histoire, le milieu argentin Lucho Gonzalez, annoncé comme la nouvelle star du championnat de France. Et ce n’est pas tout : avec Souleymane Diawara, transfuge des Girondins, et Gaby Heinze, ancienne idole du PSG, Didier Deschamps s’est offert une charnière défensive de premier ordre. Le nouvel entraîneur provençal, qui souhaite évoluer en 4-3-3, a complété son effectif avec des joueurs qu’il connaît bien pour les avoir emmenés en finale de la Ligue des Champions 2004 avec Monaco : le milieu Edouard Cissé et le buteur espagnol Fernando Morientes. Ajoutez à cela le décapant récupérateur camerounais Stéphane Mbia, le précieux métronome lorientais Fabrice Abriel, et le fait que la plupart des cadres de l’ère Gerets, Cana et Ziani exceptés, sont encore là (Mandanda, Taïwo, Cheyrou, Niang…), vous obtiendrez un très sérieux prétendant au titre. Deux bémols toutefois : le nombre élevé de recrues laisse planer un doute sur la compétitivité immédiate de l’équipe, et l’explosif contexte local peut faire basculer les desseins les plus prometteurs. Il y a deux mois à peine, l’OM entrait ainsi dans une zone de turbulences avec le limogeage de Pape Diouf, puis le décès début juillet de Robert Louis-Dreyfus, propriétaire d’un club désormais prospère à défaut d’aligner les trophées. A Jean-Claude Dassier et Antoine Veyrat, les nouveaux hommes forts, de négocier au mieux cette transition plus délicate qu’il n’y parait malgré le réabonnement en masse des supporters (42 000) et la troisième participation d’affilée à la Ligue des Champions, où l’OM présentera des arguments plus convaincants que lors des éditions précédentes.

Le joueur à suivre : Lucho Gonzalez
Dix-huit millions d’euros : jamais l’Olympique de Marseille n’avait dépensé autant d’argent pour s’offrir un joueur. C’est dire la pression sur les épaules de Lucho Gonzalez, ancien maître à jouer de Porto, unanimement considéré comme un milieu de terrain de niveau mondial. A 28 ans, celui que l’on surnomme "El Comandante" n’a pas connu une trajectoire banale : en 2002, l’Argentin avait passé un essai à Châteauroux, mais l’affaire n’avait pu se conclure pour des raisons financières. Revenu au pays, l’ancien joueur de Huracan passe à River Plate, où il est remarqué par les dirigeants du FC Porto. Entre 2005 et 2009, l’international aux 43 sélections s’affirme comme l’un des meilleurs spécialistes en Europe. Sa technique et sa "grinta" permettent aux Dragons de fréquenter régulièrement le gratin de la Ligue des Champions malgré un budget limité. A Marseille, le protégé de Maradona se sentira comme chez lui, d’autant que Didier Deschamps a bâti une équipe à forte présence hispanophone avec Heinze et Morientes. Reste un défi, physique celui-là : « C’est plus dur qu’au Portugal, ça c’est sûr », lâchait-il, dépité, après une blessure à l’épaule en amical contre Saint-Etienne fin juillet qui le privera du premier mois de compétition. Tatoué de la tête au pied, "Lucho" devra montrer qu’il est un dur, un vrai de vrai. Aussi discret que disponible, cela ne semble pas lui faire peur.

L’objectif du club
Didier Deschamps, entraîneur : « Je pars du principe que l’OM ne peut pas avoir une équipe attentiste. Même si l’aspect défensif et l’équilibre sont importants, il y a des exigences, surtout devant 60 000 supporters. Il est plus facile de gagner en jouant, en créant des problèmes à son adversaire, plutôt qu’en s’adaptant à son jeu. L’important, c’est l’état d’esprit au quotidien. Les joueurs sur le banc peuvent te faire gagner des points. Dans toutes les équipes où j’ai gagné des titres, le point commun était l’état d’esprit. Je suis dans l’obligation d’avoir des résultats. Quand on décide de venir à l'OM, on sait où on met les pieds. Entraîner pour entraîner, ce n'est pas quelque chose qui me motive. Moi, j'entraîne pour la gagne. Le minimum pour l'OM, c'est d'être qualifié pour la Ligue des Champions. Ce qui veut dire terminer 1er ou 2e, et à choisir je préfère bien sûr la première place. »

Arrivées : Mbia (Stade Rennais), Lucho Gonzalez (FC Porto, POR), Heinze (Real Madrid, ESP), Morientes (FC Valence, ESP), Diawara (Bordeaux), Abriel (FC Lorient), E.Cissé (Besiktas, TUR), Rool (OGC Nice), E.Andrade (Rapid Bucarest, ROU), Fomen (Panthère du Ndé, CAM), Ayew (FC Lorient, rp), Grandin (Grenoble Foot 38, rp.), Bocaly (Montpellier, rp), N'Diaye (AC Ajaccio, rp), Mbow (AS Cannes, rp), Krstic (AC Ajaccio, rp), Deschamps (entraîneur)
Départs : D.Cissé (Panathinaïkos, GRE), Cana (Sunderland, ANG), Ziani (Wolfsburg, ALL), Zubar (Wolverhampton, ANG), Givet (Blackburn, ANG, td), Wiltord (Stade Rennais, rp), Civelli (fc), Zenden (fc), M'Bami (fc), Mears (Derby County, ANG, rp), Deruda (fc), Negopodov (fc), Sabo (Ajaccio, p), N'Diaye (Ajaccio, p), Arrache (SC Bastia), Begeorgi (FC Istres), Gerets (entraîneur, Arabie Saoudite)

L’équipe-type
Mandanda – Bonnart, Diawara, Heinze, Taiwo – Mbia, Lucho Gonzalez, Be. Cheyrou – Ben Arfa (Koné), Brandao (Morientes), Niang.

La rédaction