Matches à haut risque

« FIGHT », c’est le nom de ces combats entre supporteurs rivaux, fixés au préalable par quelques coups de téléphone, et qui se déroulent souvent à l’écart des stades et en dehors des heures de match. Le phénomène est récent en France puisque le ministère de l’Intérieur ne recense les premières rixes que depuis la saison dernière. On constate en revanche une recrudescence ces récentes semaines. Ces bastons en règle toucheraient l’ensemble des formations de L1. Plusieurs bagarres de ce type ont fait l’actualité en marge du championnat.
Le 15 septembre, des bandes rivales supportrices de l’OGC-Nice et de l’Olympique lyonnais s’affrontaient sur une aire d’autoroute de Beaune. Les Lyonnais dérobaient une banderole aux Niçois, acte jugé infâmant pour un fighter. Le 24 novembre, la police déjouait un règlement de compte entre 80 supporteurs nancéens et lillois. Le lendemain, des combats à l’arme blanche mettaient à partie Parisiens et Niçois sur une plage d’Antibes. Le 9 décembre, ces mêmes Niçois, issus du groupe Brigade Sud, ont brandi une banderole « 15 Septembre »… Une semaine plus tôt, les Lyonnais de Cosa Nostra sortaient des banderoles explicites : « 15/12/2007, au menu, salade niçoise », « Qui ne s’arme pas n’est pas Niçois »… La police est donc en état d’alerte pour la rencontre Lyon-Nice de samedi, 17h10, prétexte à une revanche entre ces groupes rivaux.
Dissolution de groupes de supporteurs
Quand les forces de l’ordre interviennent à temps, elles effectuent des interpellations. Une demi-douzaine lors des combats entre Nancéens et Lillois, et entre Parisiens et Niçois. Dans le cadre du déplacement du LOSC à Nancy, la police a pu identifier certains individus appartenant à des groupes connus des forces de sécurité. Ces derniers pourraient être dissous. Ce serait une première, permise par la loi de 2006 relative à la prévention de la violence lors des manifestations sportives.
Après les débordements du 9 décembre à Auxerre, qui ont dressé 150 supporteurs parisiens aux forces de la police, la rencontre PSG-Toulouse, avancée samedi à15h, est placée sous haute surveillance :
- le métro sera particulièrement surveillé avant la rencontre
- la vente de boissons alcoolisées sera interdite aux alentours du stade entre 12h30 et 19h
- la circulation et le stationnement seront interdits aux abords du stade entre 13h et 19h
- une fouille approfondie du stade sera effectuée avant l’ouverture des portes
- un dispositif de sécurité particulier sera appliqué à l’entrée de l’enceinte avec notamment l’utilisation de détecteur de métaux.
Michel LePoix (Monsieur Football au ministère de l’Intérieur) : « On a noté une augmentation sensible des « fights » l’année dernière puisqu’auparavant on en avait très peu. C’est un phénomène sur lequel on est particulièrement vigilant et pour lequel on va mettre en place des dispositifs particuliers pour prévenir ces combats de rue qui n’ont pas lieu d’être sur le plan de l’ordre public. » (écoutez le sonore ci-contre)
Michel Garnier (commissaire divisionnaire à la Direction départementale de la sécurité publique du Rhône) : « Ce sont des combats programmés c'est-à-dire que les supporteurs se donnent rendez-vous pour des bastons. Des supporteurs qui ne sont pas aux couleurs du club, qui se déplacent en « banalisé », et qui surgissent tout d’un coup prêt d’une enceinte sportive pour donner rendez-vous à des supporteurs locaux pour des « fights ». Il y a toujours un risque. L’objectif des services de l’Etat est de repérer ces supporteurs pour les amener au stade sous escorte policière pour éviter ces violences. » (écoutez le sonore ci-contre)
Michel Garnier (commissaire divisionnaire à la DDSP du Rhône) : « Il y a un contentieux entre supporteurs lyonnais et niçois. Récemment sur une aire d’autoroute à Beaune où lors du déplacement des deux équipes les supporteurs de la Brigade Sud de Nice et de l’Olympique lyonnais se sont retrouvés avec des dégradations et le vol d’une banderole. Il y a eu des annonces au stade de Ray à Nice où des banderoles annonçaient carrément cette date. On se nt qu’il y a un désir des Niçois de récupérer cette banderole. On sait que les supporteurs lyonnais reprochent aux Niçois lors d’un précédent « fight » d’avoir été en surnombre par rapport aux chiffres annoncés lors de conversations téléphoniques… donc il y a un contentieux. » (écoutez le sonore ci-contre)