Monaco-Nice, la côte d’alerte

- - -
« Si j’étais encore joueur, j’aurais envie de jouer dans ce match. » Des derbys face à Monaco, Eric Roy en a disputé dix lorsqu’il portait les couleurs de l’OGC Nice. Devenu entraîneur des Aiglons, il a toujours le feu en lui avant ce 102e derby de l’histoire face à l’ASM. Un feu aux portes de deux équipes qui s’enfoncent lentement dans les profondeurs de L1. Le maintien sera le seul objectif de l’année. Roy a certes apporté son calme au bord du terrain à Nice après l’intermède Ollé-Nicole, mais le départ de Loïc Rémy vers Marseille à l’intersaison a laissé l’OGC Nice sans attaque (11 buts) et à la quinzième place (16 points) du championnat. A peine mieux que Monaco.
Délesté également de son joueur-vedette (Nenê), l’ASM affleure à la 17e place avec le même nombre de points que Caen (14), premier relégable. « Ce sont deux équipes en difficulté, note Roy. Cette partie revêt peut-être encore plus d’importance. Mais gagner pour perdre les quatre parties suivantes n’a pas d’intérêt. Le maintien ne s’arrêtera pas là. » Le coach niçois vibre déjà à l’évocation du derby. L’ancien pilier du milieu niçois aime cette odeur à l’heure de débarquer à Louis-II : « Il y a cet esprit de clocher, poursuit-il. Quand on est gamin, on rêve de marquer dans le derby, dans ce genre de match qui sent le soufre. » Au contraire de Guy Lacombe, qui s’émoustille à peine à l’évocation de cette opposition, importante au classement et dans les cœurs des supporters : « Il faut une responsabilisation individuelle et collective pour sortir de cette mauvaise passe. Que ce soit un derby ou pas, c’est pareil. C’est vrai que c’est un derby, alors il ne faut pas passer au travers. On peut perdre mais il faut donner le maximum »
Les statistiques sont monégasques
A Louis-II, l’ASM a l’avantage. Monaco a remporté 19 des 41 derbys disputés dans son stade en championnat. Nice n’a pu gratter que 9 victoires. Aucune formation ne se détache ces dernières semaines : depuis le 7 novembre et la 12e journée, ni Nice ni Monaco n’a réussi à empocher les trois points en L1. « C’est celui qui aura le plus envie qui gagnera, mais ça risque d’être tendu. C’est le moment de repartir de l’avant et de faire le trou sur eux », pense François Clerc (Nice).Comme à chaque, fois, Nice partira avec l’avantage du public. En espérant tout de même éviter les regrettables débordements de l’an passé : fumigènes, bagarres, envahissement du terrain… C’est (hélas) aussi cela, un derby azuréen.