Monaco: une jeunesse triomphante incarnée par Akliouche et Ben Seghir

Menée 1-0 à la Meinau avant la trêve, l’ASM s’en est sortie en seconde période grâce à un onze d’à peine plus de 22 ans de moyenne d’âge. Auteur d’un doublé ce soir-là à Strasbourg, Eliesse Ben Seghir (19 ans) savoure: "Cette équipe est très jeune, mais nous avons confiance en nous, c’est la spécificité de cette génération."
Buteur lui aussi après être entré en jeu, George Ilenikhena (18 ans) jubile: "L’AS Monaco est un club qui fait confiance aux jeunes, peu importe l’âge", explique l’attaquant qui a rejoint la Principauté l’été dernier malgré la concurrence de deux internationaux (Breel Embolo et Folarin Balogun). Quatre jours plus tôt, Monaco est revenu de Bologne avec trois points en poche grâce à un succès 0-1. Le tout, en alignant le plus jeune onze de l’histoire du club en Ligue des champions (23 ans et 245 jours de moyenne au coup d’envoi). Une jeunesse triomphante qui porte l’ASM en ce début de saison.
Akliouche et Ben Seghir, les exemples à suivre
Invité de Génération After mercredi sur RMC, Adi Hütter s'est montré très élogieux à l'égard d'Eliesse Ben Seghir et Maghnes Akliouche. L'entraîneur monégasque a salué leurs progrès: "La saison dernière a été très difficile pour Eliesse. Il a été blessé à deux reprises mais cette saison il est décisif, il marque, il fait des passes, et il peut faire des différences. On a peu de joueurs aussi à l’aise en un contre un. Il a un profil très rare et a tout pour faire une grande carrière. Maghnes est un peu plus âgé, il a trois ans de plus. Ce qu’il a fait depuis que je suis arrivé ici (en 2023) est extraordinaire."
"C'était déjà un talent mais il avait quelques lacunes. La manière dont il a progressé est vraiment fantastique. Il peut faire de grosses différences. Je pense qu’il sera très sollicité la saison prochaine par des gros clubs mais c’est le projet que l’on veut mener, nous intéresser à des jeunes joueurs français pour les faire progresser. J’adore cette façon de travailler."
Un projet orienté vers les jeunes
Takumi Minamino (29 ans) est désormais le joueur le plus âgé de l'effectif monégasque. Et pour cause, Wissam Ben Yedder (33 ans), Youssouf Fofana (25 ans) ou encore Guillermo Maripan (30 ans) ont quitté le club l’été dernier. Dans le sens des arrivées, Lamine Camara (20 ans), Christian Mawissa (19 ans) et George Ilenikhena (17 ans, désormais 18) font notamment baisser la moyenne d’âge.
Un agent proche du club de la Principauté n’est pas surpris de voir d’aussi jeunes joueurs rejoindre l’ASM: "Monaco est un contexte intéressant pour que les prospects s'épanouissent. C’est d’abord un cadre de vie calme, quasi idyllique, sans grande pression mais avec une exigence de travail et de résultats. Le tout encadré par des formateurs qui s’appuient sur le savoir-faire monégasque." Ce n’est pas nouveau en effet puisque cinq champions du monde français ont été formés en Principauté: Thierry Henry, Emmanuel Petit, Lilian Thuram, David Trezeguet et Kylian Mbappé.
L’ASM précurseur en matière de formation
En juin 2022, le club du Rocher a décidé de ne plus aligner sa réserve en National 2 pour créer son groupe élite et avoir la liberté de se frotter à différentes équipes de jeunes. Le directeur du centre de formation Sébastien Muet ne regrette pas ce choix: "On a la volonté de former des joueurs capables de répéter la compétition tous les trois jours, et la compétition à haut niveau, donc on se structure aussi et s'inspire énormément de ce qui est fait chez notre équipe pro."
Ainsi, le groupe élite dispute la Premier League International Cup, la Youth League mais aussi le Challenge Espoirs lancé cette saison par la FFF. Malgré cela, Sébastien Muet rappelle l’importance d’affronter des équipes séniors lors de matchs amicaux ou de préparation: "On a récemment affronté Cannes (N2), on va aussi jouer Fréjus (N2), Martigues (L2) et Versailles (N1)... On va jouer ces équipes-là, parce que former un joueur c'est aussi le mettre dans différents contextes."
"Les joueurs du Groupe Elite sont toujours prêts"
Ils s’appellent Bouabre, Nibombe, Cabral, Benama ou encore Michal et Tincres… Ils apparaissent pour certains déjà régulièrement aux entraînements de l’équipe première voir en match. C’est la cas notamment de Saïmon Bouabre, auteur de deux apparitions remarquées en pro et d’un Euro U19 de haute volée l’été dernier. Adi Hütter n’hésite pas à s’appuyer sur ce réservoir de talents: "J’ai connu une situation similaire quand j’étais entraîneur de la réserve du Red Bull Salzbourg. Je suis conscient du travail réalisé par Djimi (Traoré) ou Damien (Perrinelle) avant lui. On a des relations étroites entre les deux équipes. Quand on a besoin de renfort à l'entraînement, les joueurs du Groupe Elite sont toujours prêts."
Pour cela, l’ASM s’est aussi offert la liberté de planifier son programme explique Sébastien Muet: "On a des plages où on ne joue pas, parce que l'important c'est de former le joueur. C'est un avantage qu'on peut avoir par rapport à quelqu'un qui est en championnat. Nous, il y a des blocs de 3 semaines où on ne fait pas de match et c'est là qu'on intensifie les séances." Mais le directeur du centre de formation monégasque relativise quand on l’interroge sur son bon fonctionnement: "La personne qui a écrit le livre 'Comment former un joueur en 10 leçons' n'est pas née et n'est pas prête d'être née. Donc soyons très prudents, on croit en ce qu'on fait, on a des convictions, mais on n'a pas de certitudes.”