Montpellier face à son destin

René Girard - -
Ce temps fort, les Montpelliérains y pensent depuis de longs mois. Louis Nicollin, l’emblématique président héraultais, l’attend, lui, depuis plus longtemps encore. Plus précisément depuis 1974 et sa prise de fonction, quand le club vivotait en Division d’Honneur (DH). Alors, cette réception de Lille, qui pourrait offrir le 1er titre de champion de France au club, hante les nuits de « Loulou ». « Quand je me lève la nuit, je vois Hazard, je vois Landreau arrêter un penalty. C’est de la folie », confie-t-il. Reste que le rêve d’un titre, hautement improbable en début de saison, n’a jamais été aussi proche de se réaliser. Une victoire face au LOSC, conjuguée à un résultat nul du PSG face à Rennes, officialiserait le sacre montpelliérain dès ce dimanche. En cas de défaite parisienne, un match nul suffirait même au bonheur des Languedociens.
« Peut-être que match le plus important sera à Auxerre (lors de la 38 journée, ndlr), on ne sait pas, dédramatise René Girard. Ils sont tous importants. Si on avait perdu à Rennes, le match de Lille n’aurait pas la même importance aujourd’hui. Cela nous laisse un peu la main. Par le prestige, recevoir le champion sortant revêt quelque chose d’exceptionnel. » Un caractère d’autant plus exceptionnel que Lille n’a pas dit son dernier mot dans la course au titre. Un succès à la Mosson rapprocherait même les Dogues à seulement 2 points du MHSC.
Girard : « Quand on a peur, on reste à la maison »
Dans un stade à guichets fermés pour la 1ère fois depuis le mois d’août 2009, Montpellier a une occasion en or d’enrichir un palmarès qui ne compte que deux Coupes de France (1929 et 1990) et une Coupe Intertoto (1999). Pour un effectif jeune et pas préparé à jouer le titre, la pression peut être difficile à supporter. Mais René Girard sait son groupe capable de répondre présent. « Il ne faut pas faire le match avant, ne pas transformer le stress en peur, souligne-t-il. La peur est un mot que je ne conçois pas dans notre métier. Quand on a peur, on reste à la maison. Il faut simplement bien gérer tout ça, ne pas s’enflammer. »
Sur le podium 35 fois sur 36 journées et leaders depuis 8 matchs, les Montpelliérains ne veulent pas craquer, alors que les Lillois leur ont gentiment mis la pression avant ce sprint final. Une attitude pas forcément du goût de René Girard. « On sait ce qu’il faut faire. On a une équipe jeune, qui n’a pas trop l’habitude de se retrouver dans ces situations-là. Alors que les Lillois, comme ils le disent si bien, finissent très fort. On va essayer de se mettre au niveau », pique le coach du MHSC. L’Hexagoal, le trophée récompensant le champion de France, sera en tout cas présent à la Mosson ce dimanche. Montpellier rêve de le garder pour les 12 prochains mois…