Montpellier forte tête

Souleymane Camara - -
Montpellier a quitté la Bretagne dans la peau du leader, ce lundi. Le PSG, leader éphémère après sa victoire à Valenciennes (4-3) la veille, et Lille, qui s’est imposé face à Caen (3-0), doivent se faire une raison : les Héraultais ne lâcheront pas si facilement le trône où ils ont pris place à 17 reprises cette saison. Le succès à Rennes (2-0) leur permet de conserver une avance de trois points sur les Parisiens et de cinq points sur le Losc. L’agitation et le manque de maîtrise entrevus face à Evian-Thonon-Gaillard (2-2) mercredi dernier n’ont finalement pas perturbé outre mesure les hommes de René Girard. Pas plus que les absences de Younes Belhanda et de Marco Estrada, suspendus, ou le potentiel de leur adversaire du soir, dont on attendait beaucoup plus que cette fragilité qui devient symptomatique.
Le MHSC a de la ressource. Et surtout l’envie d’arracher le premier titre de son histoire, sur lequel il a mis le doigt au cours d’une saison remarquable d’abnégation. Ses deux buts de lundi en sont le reflet. Si les Rennais se sont montrés les premiers dangereux avec un retourné magnifique de Jonathan Pitroipa sur la barre (14e), Montpellier n’a pas paniqué. Il a simplement profité de la fragilité de John Boye, dribbleur dans ses 5,50m, et d’un contre favorable pour que Souleymane Camara, héros malheureux face à Evian, n’ouvre le score (0-1, 26e). La belle histoire !
La chance du champion ?
Le deuxième but sera le résultat d’un nouveau coup de pouce. Après une frappe de Rémy Cabella repoussée par le poteau, le ballon a rebondi sur le gardien breton Benoit Costil, à terre, avant de pénétrer dans le but (0-2, 52e). La chance du champion ? Trop tôt pour le dire. Mais les succès arrachés à Marseille (3-1) et Toulouse (1-0) ou face à Saint-Etienne (1-0) depuis un mois, ne sont pas le fruit du hasard. Simplement le résultat d’une incroyable force collective encore illustrée dans un stade de la Route de Lorient plus vraiment habitué à voir son équipe mettre autant de cœur à l’ouvrage. Même si le dernier quart d’heure a davantage tourné en faveur de leur protégé.
Le président montpelliérain Louis Nicollin, présent dans les travées de l’enceinte bretonne avec son fils Laurent, a eu beau se cacher les yeux, le titre tend les bras à son équipe. Il pourrait même être officiel dès dimanche après la réception de Lille. A condition de s’imposer et que le PSG bute face à… Rennes. Montpellier n’y est pas encore. Mais la Paillade peut commencer à rêver.