Montpellier - Girard : « Faire un match de salauds »

René Girard - -
René, vous sentez-vous menacé avec le mauvais de début de saison de votre équipe (7 défaites en 12 matchs) ?
Je fais mon boulot. Je m’investis autant cette année que l’an dernier, qu’il y a deux ans, trois ans. Le reste m’importe peu, ça ne me préoccupe pas. Ce qui me préoccupe aujourd’hui, c’est ce qu’on va mettre en place. Depuis qu’on a joué l’Olympiakos (1-2), je me suis replongé sur Nice. Je veux avoir 18 guerriers sur la feuille de match, que tout le monde soit en bonne santé et capable de répondre présent au défi qui nous sera proposé. C’est ce qui m’importe. Il y a une phrase qui dit que l’équipe est toujours plus importante que les individualités. C’est vrai pour les joueurs mais pour moi aussi. Mon souci est de toujours faire avancer le groupe.
Les discussions entre vous et les joueurs ont-elles été bénéfiques ?
C’est comme les vieux couples. Il faut toujours se parler quand ça ne va pas. Il y avait matière à discuter, même pour préparer le match de Nice. Il n’y a pas de problème majeur. J’aime bien quand il y a des petites claques de temps en temps. Il faut que les discussions soient constructives mais il ne faut pas parler pour parler. Il faut se dire les choses. Et pas seulement moi, ce n’est pas la solution. Il faut savoir autant écouter que dire les choses. C’est important de savoir ce que ressentent les garçons. C’est une bonne chose. J’ai bien aimé.
Comment voulez-vous rebondir contre Nice samedi (20h) ?
Il faut revenir à des choses plus terre-à-terre. Ça demandera peut-être un petit peu de temps, peut-être de faire un match de salauds (sic) et de le gagner. Il faudra peut-être laisser le football de côté et aller chercher un résultat. Il faut refaire passer la bascule dans le bon sens. Aujourd’hui, on est déficitaire dans la détermination, l’agressivité. On est un peu passif donc il faut corriger cela. Le football est toujours très compliqué. Celui de bistrot, non. Mais sur le terrain, c’est un peu plus compliqué.
Ce match contre Nice est-il capital ?
S’il y a éventuellement un bon résultat contre Nice, la saison ne sera pas pour autant terminée. C’est un match important pour moi, pour voir un peu comment on avance, comment on réagit. Niveau capital points, ça amènera un peu plus de sérénité en cas de victoire, mais il ne faut pas dire que c’est un match capital et que tout se jouera là. On est en déficit au niveau du capital points. Il faut inverser la tendance. C’est sûr que si on ne gagne pas, c’est difficile d’avancer. Ce que je veux dire par là, c’est que tout ne repose pas sur ce match. C’est une rencontre importante, qu’il faudra bien négocier, mais tout ne s’arrête pas là.